La Cour suprême américaine a temporairement maintenu l'accès à la pilule abortive pendant 48 heures.C'est le gouvernement de Joe Biden qui a saisi l'instance, après des décisions de justice contradictoires.La plus haute instance judiciaire américaine doit désormais se prononcer sur le sort de la pilule, décision qui s'appliquera dans l'ensemble du pays.
La pilule abortive va-t-elle être interdite aux États-Unis ? La Cour suprême américaine, qui devait se prononcer ce mercredi 19 avril sur le casse-tête judiciaire autour du sort de la pilule abortive dans le pays, a repoussé de deux jours sa décision très attendue, prolongeant donc temporairement, jusqu'à vendredi, l'accès complet au cachet.
Ajoutant un chapitre à cette haletante saga, suivie avec anxiété par défenseurs et opposants au droit à l'avortement, le juge Samuel Alito a indiqué dans un texte laconique que la suspension par la haute cour de la décision d'une instance inférieure sur la pilule était prolongée de 48 heures, jusqu'à "23h59 vendredi 21 avril".
Moins d'un an après avoir annulé la protection constitutionnelle de l'avortement, la haute cour à majorité conservatrice avait été saisie en urgence par le gouvernement de Joe Biden après des décisions de justice contradictoires. En jeu : l'accès sur tout le territoire à la mifépristone.
Tout a commencé le 7 avril dernier, lorsqu'un juge fédéral au Texas, connu pour sa foi chrétienne et ses positions ultra-conservatrices, nommé par Donald Trump, a retiré l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone après avoir été saisi par des militants anti-avortement. En dépit du consensus scientifique, il a estimé qu'elle présentait des risques pour la santé des femmes.
Une cour d'appel, saisie par le gouvernement fédéral, a ensuite permis que la pilule abortive reste autorisée, mais en limitant les facilités d'accès accordées par l'Agence américaine des médicaments (FDA) au fil des ans. Son jugement revenait à interdire l'envoi par la poste de la mifépristone et à retourner à une utilisation limitée à sept semaines de grossesse, au lieu de dix.
Une pilule plus disponible dans les États ayant interdit l'avortement
Le gouvernement fédéral a alors saisi en catastrophe la Cour suprême. Cette dernière a temporairement maintenu vendredi l'accès à la pilule abortive, en suspendant la décision de la cour d'appel afin d'avoir plus de temps pour examiner le dossier.
Compliquant encore l'affaire, un juge fédéral siégeant dans l'État de Washington, nommé par Barack Obama, avait estimé après la décision de son collègue au Texas que la mifépristone était "sûre et efficace" et avait interdit à la FDA de retirer son agrément dans 17 États et dans la capitale. Le président Biden avait jugé que la décision du juge au Texas "dépass[ait] complètement les bornes".
La pilule abortive n'est déjà plus disponible officiellement dans une quinzaine d'États américains ayant récemment interdit l'avortement, même si des voies détournées se sont développées. L'impact de restrictions ou d'une interdiction de cette pilule concernerait donc en premier lieu les États où l'avortement reste légal, en majorité démocrates.
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