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États-Unis : la pilule abortive reste autorisée mais sous restrictions accrues

par TD avec AFP
Publié le 13 avril 2023 à 15h37
JT Perso

Source : JT 20h WE

Suspendue, l'utilisation de la pilule abortive mifépristone outre-Atlantique est finalement réautorisée.
L'administration Biden, qui a porté l'affaire devant une cour d'appel, a obtenu gain de cause.
Des limitations supplémentaires encadrent toutefois le recours à cette méthode d'avortement.

Suspendue la semaine dernière aux États-Unis, la pilule abortive y reste finalement autorisée de façon temporaire et sous des conditions plus strictes qu'elles ne l'étaient jusque-là. Un jugement rendu mercredi 12 avril au soir par une cour d'appel en a décidé ainsi  : trois juges basés à La Nouvelle-Orléans ont acté, par deux voix contre une, de rendre possible l'usage de la mifépristone (RU 486), avec toutefois certaines limitations.

Pour en bénéficier, il faudra dorénavant réaliser trois visites chez le médecin durant la période de prescription. Cette dernière sera par ailleurs restreinte aux sept premières semaines de grossesse, une durée plus courte que les dix semaines jusqu'alors en vigueur. En réaction, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a assuré que l'exécutif américain entendait "continuer à combattre devant les tribunaux" pour défendre une utilisation de ces pilules. "Nous pensons que la loi est de notre côté, et nous obtiendrons gain de cause", a-t-elle ajouté. 

Autorisée il y a plus de 20 ans

Cette pilule était autorisée depuis plus de 20 ans outre-Manche, où elle avait reçu l'aval de l'Agence américaine des médicaments (FDA). Ingérée avec du misoprostol, elle est utilisée à l'heure actuelle pour plus d'un avortement sur deux aux États-Unis (53%). Le recours à cette pilule était devenu incertain la semaine passée, lorsque le juge Matthew Kacsmaryk (nommé par l'ancien président Trump) avait enlevé son autorisation de mise sur le marché. 

Une contre-offensive judiciaire ne s'était pas fait attendre puisque dans l'heure qui a suivi la décision du juge Kacsmaryk, un de ses confrères, le juge Thomas Rice, (nommé, lui, par Barack Obama) avait estimé que la mifépristone était "sûre et efficace". Dès lors, il interdisait à la FDA de retirer son agrément dans les 17 États à l'origine du recours. Notons que Joe Biden avait pris position très fermement, jugeant en début de semaine qu'une telle suspension "dépassait les bornes". Son administration, a dès lors saisi la cour d'appel de La Nouvelle-Orléans, bloquant l'arrêt "extraordinaire et sans précédent" du juge Kacsmaryk, pour attendre "l'examen de fond" du dossier.

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Le gouvernement avance que depuis son autorisation, la mifépristone a été utilisée par plus de 5 millions de femmes. Il soutient par ailleurs que si elle est prise correctement, les effets secondaires graves sont particulièrement rares. Si de tels bras de fer judiciaires sont possibles aux États-Unis, cela s'explique par l'annulation l'an passé de la protection constitutionnelle de l'avortement. La Cour suprême, dominée par les conservateurs, a ainsi fait le choix de laisser aux différents États la liberté de légiférer sur leur sol. Depuis cette décision, une quinzaine d'entre eux ont interdit les IVG.


TD avec AFP

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