Le FBI assure que des agents iraniens planifiaient d'enlever une journaliste à New York

Publié le 14 juillet 2021 à 11h11
La journaliste Masih Alinejad en 2018.

La journaliste Masih Alinejad en 2018.

Source : Presley Ann / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

ÉTATS-UNIS - La justice américaine a annoncé mardi avoir inculpé quatre "agents du renseignement iranien" pour avoir planifié l'enlèvement d'une reporter américaine d'origine iranienne aux États-Unis, la journaliste et militante anti-voile Masih Alinejad.

Selon l'accusation, c'était une quête qu'ils menaient depuis plus d'un an maintenant. Mardi, la justice américaine a annoncé  avoir inculpé quatre "agents du renseignement iranien" pour avoir planifié l'enlèvement d'une reporter américaine d'origine iranienne aux États-Unis, la journaliste et militante anti-voile Masih Alinejad.

Les quatre hommes cherchaient depuis "juin 2020" à enlever "une auteure et journaliste qui a mis en évidence les violations des droits humains commises par le gouvernement iranien", a fait savoir le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Ils avaient prévu "d'emmener de force leur victime en Iran, où (son) sort aurait été au mieux incertain", a précisé la procureure Audrey Strauss.

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La victime remercie le FBI sur les réseaux sociaux

N'étant pas nommée dans le communiqué, la militante féministe Masih Alinejad, à l'origine du mouvement anti-voile en Iran, a indiqué être la cible de ce projet d'enlèvement. "Merci au FBI d'avoir déjoué le projet des renseignements iraniens de m'enlever", a-t-elle dit sur Twitter, se filmant devant une fenêtre depuis laquelle on aperçoit une voiture de police. Cette dernière est, selon elle, garée devant son domicile depuis deux semaines.

Depuis les États-Unis, où elle est désormais installée, Masih Alinejad critique le régime iranien et sa politique, et a reçu le soutien de stars telles que Meryl Streep, qu'elle avait rejoint sur scène lors d'une conférence sur les droits des femmes, en 2016. "Aux yeux du régime iranien, toute femme qui se bat pour ses droits fondamentaux est une criminelle", avait-elle affirmé en avril dernier dans un message vidéo devant le Parlement suédois.

"Chaque personne aux États-Unis doit être libre"

Les agents iraniens avaient cherché une façon de transporter la journaliste hors des États-Unis, l'un d'eux se renseignant notamment sur des vedettes rapides proposant "une évacuation marine autonome" à partir de New York, et un voyage par bateau entre New York et le Venezuela, pays qui entretient "des relations amicales avec l'Iran".

Ce réseau, découvert par le FBI, visait aussi d'autres victimes vivant notamment "au Canada, au Royaume-Uni et aux Émirats Arabes Unis", contre lesquelles ils avaient tenté de déployer les mêmes moyens de surveillance, selon les procureurs.

Les quatre agents sont Alireza Shavaroghi Farahani, Mahmoud Khazein, Kiya Sadeghi et Omid Noori. Un cinquième Iranien résidant en Californie, Niloufar Bahadorifar, est lui soupçonné d'avoir participé au financement de ce projet.

"Chaque personne aux États-Unis doit être libre de tout harcèlement, de toute menace et de toute atteinte physique de la part de puissances étrangères", a affirmé le procureur Mark Lesko.

L'Iran est considéré comme l'un des pays les plus répressifs pour les journalistes, et exerce un contrôle de l'information "implacable", selon l'ONG Reporters Sans Frontières, qui l'a placé en 174ème place sur 180 de son classement mondial de la liberté de la presse en 2021.


La rédaction de TF1info

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