États-Unis : le plafond de la dette américaine en bonne voie pour être relevé

par M.L (avec AFP)
Publié le 1 juin 2023 à 7h43

Source : TF1 Info

Les États-Unis risquent de se retrouver en défaut de paiement dès le lundi 5 juin.
Pour éviter ce scénario catastrophe, la Chambre des représentants a adopté mercredi un projet de loi permettant de relever le plafond de la dette, fruit d'un compromis entre démocrates et républicains.
Le texte doit désormais être validé par le Sénat, qui devrait vite s'en emparer.

Le spectre d'un défaut des États-Unis sur sa dette, qui aurait des conséquences catastrophiques sur l'économie américaine et mondiale, s'éloigne un peu plus. Les élus de la Chambre des représentants ont adopté, mercredi 31 mai, à une très large majorité le texte visant à relever le plafond de la dette. Il doit désormais être adopté par le Sénat, qui devrait se prononcer rapidement. Le chef de la majorité démocrate, Chuck Schumer, a assuré un peu plus tôt dans la journée qu'il le soumettrait "aussi vite que possible" afin que "nous évitions le défaut de paiement".

Dans un communiqué, Joe Biden a qualifié le vote de "pas en avant essentiel afin de prévenir pour la toute première fois un défaut". Selon le président démocrate, ce résultat a été obtenu grâce à un "compromis des deux partis". De son côté, le chef républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a estimé lors d'une conférence de presse que ce vote "plaçait le citoyen américain en priorité" en réalisant ce "qu'aucune mandature précédente n'avait réussi jusqu'ici" : réduire les dépenses fédérales. "Le vote de ce soir a permis d'adopter les plus importantes coupes budgétaires de l'histoire américaine", a-t-il insisté.

Des dépenses limitées

Fruit de négociations marathon et arraché au forceps pendant le week-end prolongé de Memorial Day, le texte doit avant tout permettre d'éviter le pire : que les caisses du pays se retrouvent à sec lundi prochain, le 5 juin, risquant alors d'amener les États-Unis au défaut de paiement. C'est pour éviter ce scénario aux répercussions potentiellement catastrophiques pour l'économie que Joe Biden et Kevin McCarthy ont conclu un accord. 

Le projet de loi suspend le plafond de la dette jusqu'en 2025, soit après les élections présidentielles, fin 2024. En échange, certaines dépenses se verront limitées afin de les maintenir stables, hors dépenses militaires, en 2024, et en hausse de 1%, hors inflation, en 2025. Il prévoit par ailleurs une baisse de 10 milliards de dollars des fonds alloués aux services fiscaux pour se moderniser et renforcer les contrôles. Le bureau de Kevin McCarthy a par ailleurs déclaré que l'accord prévoit le recouvrement "de milliards de dollars de fonds Covid non dépensés" pendant la pandémie, sans autre précision.

Gros point de contentieux, le compromis inclut des modifications aux conditions imposées pour bénéficier de certaines aides sociales : il augmente de 49 à 54 ans l'âge jusqu'auquel les adultes sans enfants doivent travailler pour recevoir une assistance alimentaire, mais il élimine cette obligation de travailler pour les anciens combattants et les sans-abris.

"Aucun camp n'a obtenu tout ce qu'il voulait"

Le projet de loi a reçu 314 voix en faveur (165 démocrates et 149 républicains) alors que 117 élus s'y sont opposés (71 républicains et 46 démocrates). Les leaders démocrates, bien qu'ils aient été contraints de retoucher au budget fédéral, s'étaient engagés à apporter les voix qui manqueraient à ce texte. Malgré tout, comme tout compromis, il n'a pleinement satisfait personne. "Aucun camp n'a obtenu tout ce qu'il voulait", a ainsi résumé Joe Biden après l'adoption du texte.

Dans les deux partis, de nombreuses voix avaient par ailleurs fait savoir qu'elles ne voteraient pas le texte. Côté républicains, les principales critiques émanent de l'aile trumpiste, qui réclamait davantage de coupes dans les dépenses. Des voix plus modérées, comme celle de l'élue de Caroline du Sud Nancy Mace, ont aussi manqué à l'appel. Chez les démocrates, des élues de l'aile gauche comme Pramila Jayapal et Alexandria Ocasio-Cortez refusaient de soutenir un texte "imposé" selon elles par les républicains. 


M.L (avec AFP)

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