États-Unis : le plan sur les infrastructures adopté au Congrès, mais sans le volet social et écologique

Publié le 6 novembre 2021 à 8h20
États-Unis : le plan sur les infrastructures adopté au Congrès, mais sans le volet social et écologique
Source : Jim WATSON / AFP

ÉCHEC - La réalité a rattrapé les rêves de Joe Biden. Alors que le président américain comptait faire adopter vendredi un vaste plan social et écologique au Congrès, il n'est finalement parvenu qu'à faire passer son plan d'investissement dans les infrastructures.

Pour Joe Biden, il s'agit d'une victoire en demi-teinte. Le Congrès américain a définitivement adopté vendredi soir son vaste plan d'investissements dans les infrastructures, mais sans le volet social et écologique, n'ayant pu convaincre les parlementaires de voter en leur faveur.

Ce dernier, qui a fait l'objet de tractations très difficiles au sein du parti démocrate, entre l'aile gauche et le camp modéré, prévoit notamment l'école maternelle pour tous, une profonde amélioration de la couverture maladie et des investissements significatifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre - une réelle redéfinition de l'État providence aux États-Unis.

Une seconde chance, risquée, pour l'adoption du texte

Le chef d'État américain, qui a un besoin urgent de relancer sa présidence, espérait vendredi matin faire avancer ces deux textes majeurs, représentant un budget de quelque 3000 milliards de dollars, à la Chambre des représentants.

Les dirigeants démocrates ont finalement renoncé à un vote d'approbation du deuxième texte, l'aile centriste du parti réclamant des précisions de chiffrage, alors que ce plan à lui seul représente un investissement de 1750 milliards de dollars. Les franges modérées et progressistes du parti se sont finalement entendues sur un vote de procédure visant à enclencher le processus parlementaire.

Mais le président n'est pas au bout de ses peines, car si son vaste programme social obtient après la mi-novembre le feu vert des élus à la Chambre, son grand volet social devra encore être approuvé au Sénat, où il risque d'être significativement retouché. Son sort est plus particulièrement entre les mains d'un élu de Virginie-Occidentale, le sénateur Joe Manchin, qui dit craindre que le plan ne creuse davantage la dette publique et n'alimente l'inflation.

Son sort est plus particulièrement entre les mains d'un élu de Virginie-Occidentale, le sénateur Joe Manchin, qui dit craindre que le plan ne creuse davantage la dette publique et n'alimente l'inflation. Dès vendrdedi soir, il a cependant salué l'adoption du texte sur les infrastructures, un investissement inédit "depuis trois décennies". Au vu de la très fine majorité démocrate au Sénat, il possède virtuellement un droit de veto sur les projets présidentiels.

Le plan d'investissement dans les infrastructures, l'un des plus ambitieux de l'histoire moderne américaine

En adoptant le plan d'investissements dans les infrastructures voulu par Joe Biden vendredi soir, les démocrates sauvent malgré tout les meubles en dépit des profondes divisions qui traversent leur parti.

Il fallait 218 voix aux démocrates pour faire adopter ce plan de 1200 milliards de dollars destiné à moderniser les routes, les ponts, l'internet à haut débit et considéré comme l'un des plus ambitieux de l'histoire moderne américaine. Ils en ont obtenu 228 contre 206, grâce à l'apport de quelques voix républicaines et l'approbation de la loi a été saluée par une salve d'applaudissements. Le président n'aura plus qu'à la signer pour qu'elle entre en vigueur.

Confronté à une baisse de popularité, Joe Biden ressort de ce vote plus fragilisé encore. Car lui qui a vanté durant la campagne présidentielle ses talents de négociateur du fait de sa longue carrière de sénateur bute sur ces querelles intestines. À un an des élections parlementaires de mi-mandat, toujours périlleuses pour les présidents en place, la restauration de sa notoriété est désormais indispensable.


La rédaction de TF1info

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