DROIT DES FEMMES - Une détenue américaine s'est vu refuser le droit d'avorter durant sa détention. Elle réclame des dommages et intérêts au Tennessee, un Etat qui, à l'image de plusieurs autres aux Etats-Unis depuis l'élection de Donald Trump, donne des ailes aux militants "pro life".
En août 2015, Kei’choura Cathey découvre qu’elle est enceinte. Elle décide d'avorter. Problème : cette jeune femme, arrêtée deux semaines auparavant près de Nashville (Tennessee) pour vol à main armée et tentative de meurtre, va très vite découvrir que l’IVG elle réclame va se révéler impossible. Elle réclame désormais 1,5 million de dollars de dommages et intérêts.
Selon son avocat, elle s'est heurtée à l’interdiction de sortir de prison durant son incarcération pour se rendre dans une clinique. Des faits assumés par Bucky Rowland, le shérif de Maury County, où elle était incarcérée. Selon son témoignage recueilli en décembre dernier auprès d’une cour fédérale, il a estimé qu’il n’incombait pas à ses équipes de payer à la détenue les frais de transports pour un avortement, sauf si celui-ci résultait d’un viol, d’un inceste ou avait une raison médicale.
Une punition cruelle et inhabituelle
Selon son avocat, Kei’choura Cathey, aujourd'hui âgée de 29 ans, a tout fait pour payer ces frais de transports. Sauf que le jour où elle a pu rassembler la somme, le délai légal avait été dépassé. Dans le Tennessee, il est en effet interdit d’avorter après le second trimestre. La jeune femme finira par accoucher en avril 2016. Dans son dépôt de plainte, elle affirme que le refus qui lui a été imposé constitue une punition cruelle et inhabituelle, une violation du huitième amendement.
En outre, cela constitue une violation du droit à l’avortement, protégé par le 14e amendement de la Constitution américaine. Un droit invoqué plusieurs fois ces derniers mois aux Etats-Unis, où on observe une nouvelle poussée anti-avortement. Convaincus que le vent a tourné en leur faveur avec la victoire électorale de Donald Trump le 8 novembre, les "Pro life" se sentent en effet pousser des ailes, de leur propre aveu. Il faut dire que Donald Trump s'est choisi un vice-président et un ministre de la Justice, Mike Pence et Jeff Sessions, qui sont tous les deux "Pro life".
Avortement avec un crochet métallique
Ainsi, dans l'Ohio, le gouverneur républicain John Kasich a apposé mi-décembre sa signature sur une loi interdisant l'avortement dès la vingtième semaine de grossesse. Ce texte ne prévoit pas d'exception possible en cas de fécondation consécutive à un viol ou à un inceste. La limite de 20 semaines est un pari risqué, la Cour suprême des Etats-Unis ayant jugé que les Etats ne pouvaient interdire à une femme d'avorter tant que son foetus n'était pas viable, un seuil que les experts évaluent autour de 24 semaines.
Au même moment, dans le Tennessee, une femme qui avait tenté de se faire avorter à 24 semaines en utilisant le crochet métallique d'un cintre a récemment été visée par des nouvelles charges criminelles renforcées. Cette affaire illustre selon les défenseurs de l'avortement la peur accrue des femmes et un retour en arrière évoquant le temps de la clandestinité.
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