DISCORDE – À moins d’une semaine de son entrée en fonction, Donald Trump s’en est vivement pris au parlementaire démocrate John Lewis, icône historique des droits civiques des Noirs américains, qui a annoncé qu’il n’assisterait pas à la cérémonie d’investiture du président-élu. Les critiques pleuvent, jusque dans le camp du milliardaire.
La salve est, comme souvent, venue de Twitter. À moins d’une semaine de son entrée en fonction, Donald Trump a entamé le week-end prolongé du Martin Luther King Day en s'en prenant vivement à un autre défenseur des droits civiques, le représentant démocrate de Géorgie, John Lewis, qui a annoncé qu’il n’assisterait pas à la cérémonie d’investiture du milliardaire, vendredi à Washington.
Dans une interview accordée à NBC, celui qui s’est rendu célèbre pour son militantisme, notamment via sa participation aux marches de Selma à Montgommery en 1965, a expliqué qu’il ne considérait pas le futur locataire de la Maison-Blanche comme un président légitime. "Les Russes ont contribué à l'élection de cet homme. Et ils ont pris part à la destruction de la candidature d’Hillary Clinton", a fait valoir John Lewis, 76 ans, figure éminemment respectée aux Etats-Unis.
Réagissant à ces propos samedi, Donald Trump a déclaré que John Lewis "ferait mieux de passer plus de temps à aider sa circonscription, qui est dans un état horrible et en train de se désagréger (pour ne pas dire infestée par le crime) plutôt que de se plaindre à tort du résultat de l’élection." Et d’ajouter : " Paroles, paroles, paroles - pas d'action ni de résultats. Regrettable !"
Congressman John Lewis should spend more time on fixing and helping his district, which is in horrible shape and falling apart (not to...... — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 janvier 2017
mention crime infested) rather than falsely complaining about the election results. All talk, talk, talk - no action or results. Sad! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 14 janvier 2017
Des élus démocrates comme républicains montent au créneau
Mais pour de nombreuses voix, politiques comme citoyennes, cette riposte du président-élu ne passe pas. Sur les réseaux sociaux, une foule d’internautes reprochent ainsi à Donald Trump d'être monté au créneau justement au moment où l’Amérique s’apprête à rendre son traditionnel hommage annuel au pasteur protestataire pacifiste assassiné en 1968. Un moment habituellement empreint d’une certaine solennité et d’une volonté d’apaisement.
Par solidarité avec leur collègue de Géorgie, une dizaine d’autres élus démocrates, à l’instar des députés Raul Grijalva, Lacy Clay, Ted Lieu ou Mark Takano, ont également dit leur intention de ne pas assister à l'investiture de Donald Trump. "Quand vous insultez John Lewis, vous insultez l’Amérique", a souligné la représentante de New-York Yvette Clarke, qui va elle aussi boycotter la cérémonie du vendredi 20 janvier.
"All talk, no action." I stand with @repjohnlewis and I will not be attending the inauguration. pic.twitter.com/z8Q0wA9OPK — Mark Takano (@RepMarkTakano) 14 janvier 2017
Sans aller jusqu’au boycott, plusieurs élus républicains ont également dénoncé les propos de Donald Trump. L'avocat Michael Steele, premier président noir du Parti républicain (de 2009 à 2011), a évoqué des tweets malheureux et incité le président-élu à la modération. "John Lewis a un parcours comme très peu de gens en ont eu dans ce pays, et Donald Trump moins que tout autre ; on doit respecter cela", a-t-il fait valoir sur MSNBC.
Dans la même veine, le sénateur du Nebraska Ben Sasse a estimé que "John Lewis et ses 'paroles' avaient changé le monde". L’éditorialiste politique néoconservateur Bill Kristol a quant a lui estimé que cette passe d’arme était symptomatique de la façon de penser du milliardaire : "C'est révélateur. Je crains que Donald Trump ait plus de respect pour Vladimir Poutine que pour John Lewis."
John Lewis and his "talk" have changed the world. https://t.co/qeUloAkeTx https://t.co/aH2vDLjKk9 — Ben Sasse (@BenSasse) 14 janvier 2017
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