Raciste, antisémite, homophobe et pro-trump... qui est Cesar Sayoc, l'homme accusé d'être l'expéditeur des colis piégés ?

Publié le 27 octobre 2018 à 8h48, mis à jour le 27 octobre 2018 à 9h08
Raciste, antisémite, homophobe et pro-trump... qui est Cesar Sayoc, l'homme accusé d'être l'expéditeur des colis piégés ?

COLIS PIÉGÉS – Quatre jours après l’envoi du premier colis piégé adressé à George Soros, le FBI est parvenu à arrêter un homme, confondu en raison de ses empreintes digitales. Ce militant pro-Trump risque 48 ans de prison.

Le FBI n’aura mis que quelques jours pour arrêter l’homme soupçonné d’être à l’origine de l’envoi de plusieurs colis piégés à des opposants politiques de Donald Trump. Pour le moment, on dénombre treize engins explosifs (composés de bouts de tuyaux en PVC, de fils  électriques, de piles et d'un réveil) envoyés à travers les Etats-Unis. Mais d'autres pourraient être en cours d'expédition, a laissé entendre le chef du FBI Christopher Wray.

Agé de 56 ans, Cesar Sayoc a été arrêté ce vendredi matin devant un magasin de pièces automobiles à Plantation, en Floride. Il a ensuite été inculpé de cinq chefs d’accusations et risque jusqu’à 48 ans de prison. D'après Christopher Wray, qui s'exprimait aux côtés du ministre de la Justice, Jeff Sessions, l'ADN ainsi qu'une empreinte digitale de Cesar Sayoc ont été retrouvés sur au moins un des colis, celui envoyé à la représentante démocrate au Congrès, Maxine Waters.

Originaire de New York, Cesar Sayoc vit en Floride et était déjà connu des services de police. Il avait été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années, notamment pour violences domestiques et vol. En 2002, il avait également été inculpé pour une menace à la bombe, selon les archives judiciaires du comté de Miami-Dade. Il avait alors écopé d'une peine d'un an de prison avec sursis.

Cesar Sayoc a menacé il y a deux semaines via Twitter une ancienne représentante démocrate, Rochelle Ritchie, après une

intervention de celle-ci sur la chaîne Fox News. "Serre fort dans tes bras ceux que tu aimes à chaque fois" que tu pars de la

maison, a-t-il écrit. Rochelle Ritchie a averti le réseau social, qui a estimé que Cesar Sayoc n'avait pas violé les règles de conduite de la messagerie. Twitter a reconnu son erreur vendredi, disant dans un communiqué que "ce tweet violait clairement nos règles et aurait dû être retiré. Nous sommes profondément désolés pour cette erreur".

Un militant républicain fasciné par Trump

Malgré un profil politique sans équivoque, le directeur du FBI a néanmoins estimé qu'il était "trop tôt pour parler des motivations" de cet individu. Saisie par les autorités, sa camionnette blanche, sur laquelle est collée de nombreux autocollants à l'effigie de Donald Trump ou Mike Pence, ainsi qu'une pancarte "CNN SUCKS" ("CNN, ça craint) et une photo de Hillary Clinton avec une cible sur son visage, constitue cependant pour certains médias américains un motif plus que manifeste. Lors de l'anniversaire de Donald Trump en juin, il a aussi écrit ce message : "Joyeux anniversaire meilleur commandant en chef perturbateur qui secoue Washington dans tous les sens".

Debra Gureghian, la responsable d'une pizzeria de Fort Lauderdale, en Floride, pour laquelle Sayoc a été livreur le décrit comme un employé "fabuleux" et "ponctuel". En apprenant qu'elle était homosexuelle, raconte-t-elle, Sayoc lui a dit vouloir, s'il le pouvait, regrouper "les noirs, les juifs, les gays, les lesbiennes et les transgenres sur une île et envoyer dessus un missile nucléaire".

Sur son profil Facebook, il se présente sous le nom de Cesar Altieri Randazzo. Sur des vidéos et des photos, on l’y voit à de multiples rassemblements pour Donald Trump, dont un en Floride. Sur le réseau social, il "aime" plus de 100 pages conservatrices, notamment celles de plusieurs groupes anti-Clinton et pro-Trump.

Cesar Sayoc indique sur son profil LinkedIn travailler dans le domaine du spectacle. Il se désigne comme le propriétaire de la société International Gold Productions. Il a par ailleurs étudié à la faculté de Brevard en Caroline du Nord au début des années 80, mais n'y a obtenu aucun diplôme. Son profil LinkedIn le décrit également comme étudiant en médecine vétérinaire à la High Point University en Caroline du Nord. Mais si le bureau des registres de l'école a confirmé que Cesar Sayoc avait bien postulé, il a précisé qu’il n’y était pas inscrit.


La rédaction de TF1info

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