JUSTICE - La Cour suprême des Etats-Unis a jugé lundi qu'un employeur n'est pas tenu de payer des moyens de contraception à ses salariées si cela enfreint ses convictions religieuses. Une décision très marquée idéologiquement qui inflige un revers à l'administration de Barack Obama.
Une pilule qui risque de mal passer pour Barack Obama. Deux ans après avoir validé sa réforme du système de santé , la Cour suprême a infligé lundi un sérieux revers au président américain : ses juges ont estimé qu'un employeur peut invoquer ses croyances religieuses pour limiter l'accès de ses salariées à la pilule du lendemain.
L'administration Obama considérait qu'une entreprise commerciale, en tant qu'entité, ne jouissait pas du même droit constitutionnel à la liberté religieuse qu'une personne. C'était compter sans Hobby Lobby et Conestega. Ces deux petites entreprises ont en effet refusé de prendre en charge pour leur personnel féminin les frais de deux pilules du lendemain et de deux types de stérilet. En cause : des méthodes de contrôle des naissances "équivalent à un avortement", selon ces entreprises très pieuses.
"Une décision scandaleuse"
Dirigée par la famille Green, la chaîne de matériels d'arts Hobby Lobby Stores est fermée le dimanche, jour du Seigneur, et "rend grâce à Dieu" sur son site internet pour sa réussite économique. Elle considère que la couverture de ces quatre méthodes "viole les valeurs religieuses qu'elle tente chaque jour d'appliquer". Un discours qui a fait mouche auprès des juges : en vertu de la loi sur la liberté de religion, "l'obligation faite aux plaignants de prendre en charge l'assurance santé de la contraception est illégale", écrit le juge Samuel Alito, dans la décision de la Cour suprême adoptée par ses cinq juges conservateurs, contre ses quatre juges progressistes.
"Notre famille est comblée par la décision de la Cour suprême", s'est réjouie Barbara Green, saluant une "victoire, non seulement pour notre entreprise familiale mais pour tous ceux qui cherchent à vivre leur foi". En revanche, associations progressistes et féministes ont dénoncé une décision "scandaleuse", à l'instar de National Organization for Women (NOW) qui estime que la Cour "en rajoute à la guerre contre les femmes menée au Congrès et dans les Etats".
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