PROCÈS - Le 6 janvier 2021, près de 2000 manifestants pénétraient à l'intérieur du Capitole par la force, au moment même de la certification de l'élection de Joe Biden, dont ils contestaient la victoire. Où en est-on des enquêtes et des procès des responsables, un an après cette attaque sans précédent qui fit vaciller la démocratie américaine ?
Il y a un an, quand une foule de manifestants en colère s'est introduite dans l'enceinte du Capitole, pour interrompre la certification de l'élection de Joe Biden, les autorités américaines en charge de la sécurité n'avaient rien vu venir. Ce type de menace était trop en dehors des schémas de pensée habituels des forces de l'ordre, pour activer une réaction cohérente avec les informations, qui pourtant circulaient.
Les manifestants étaient très majoritairement blancs et issus des classes moyennes, et ne ressemblaient pas aux profils auxquels la police est formée à être confrontée. Un an après, une enquête monumentale, toujours en cours, a permis d'arrêter un grand nombre des intrus du Capitole, et surtout à mieux cerner qui ils sont.
L'une des plus grosses enquêtes de l'histoire du FBI
Lorenzo Vidino
Ce travail gigantesque d'une foule d'agents fédéraux, qui ont épluché les réseaux et analysé des milliers de vidéos tournées le jour de l'invasion du Capitole, serait "l'une des plus grosses enquêtes de l'histoire du FBI", selon Lorenzo Vidino, directeur du "Programme sur l'Extrémisme", qui compile toutes les données des poursuites engagées. 725 personnes ont déjà été arrêtées et inculpées et la liste s'allonge continuellement : si les autorités avaient d'abord estimé à 800 les manifestants qui se sont effectivement rendus coupables de délits, elle en dénombre désormais plus de 2000.
Des profils très variés
Les accusés sont très majoritairement des hommes blancs (à 87%), leur moyenne d'âge est de 39 ans, "plus élevée que l'âge habituel des extrémistes", selon Lorenzo Vidino. Ils viennent de toutes les régions du pays, sans prédominance nette, et appartiennent à diverses catégories socio-professionnelles. Les données attestent cependant d'une surreprésentation, parmi eux, d'anciens militaires et de professionnels ayant fait l'expérience d'une faillite. Leur niveau d'engagement est lui aussi très variable : dans la cohue du Capitole, des partisans ordinaires du "Make America Great Again" de Trump, persuadés de la réalité de sa victoire, ont côtoyé des militants d'extrême-droite aguerris, et des conspirationnistes convaincus.
Des degrés de responsabilité très inégaux
La gravité des délits et le niveau des peines encourues sont également très inégaux. La majorité des inculpés se sont contentés de déambuler dans les couloirs du Capitole, tandis que d'autres se sont rendus coupables de violences graves. 165 personnes ont déjà conclu des accords de plaider-coupable (qui permettent d'éviter un procès aux États-Unis), et les peines prononcées jusqu'ici sont légères. Ainsi ce jeune homme, qui avait reconnu un vol de bière dans le bureau de la dirigeante démocrate Nancy Pelosi, a écopé de 20 jours de prison, qu'il purgera sur ses week-ends pour ne pas perdre son emploi.
Trois ans et demi de prison pour le "chamane" aux cornes de bison
Figure emblématique de l'invasion du Capitole, où il s'était montré torse nu et portant des cornes de bison, Jacob Chansley a lui été condamné à 3 ans et demi de prison. Mais les peines les plus lourdes commencent tout juste à tomber. Les acteurs d'autres scènes de violence, repérés sur les innombrables vidéos analysées par le FBI, sont accusés de crimes graves, notamment commis contre les forces de l'ordre. Un homme vient ainsi d'écoper de 5 ans de prison pour avoir lancé des planches et un extincteur sur des policiers.
À un autre degré encore, une quarantaine de personnes sont poursuivies pour "association de malfaiteurs", ce qui implique d'avoir planifié l'attaque. Ce chef d'accusation, le plus lourd à ce stade de l'enquête, vise surtout les membres des groupuscules d'extrême-droite. Les poursuites pour "sédition ou "insurrection" sont plus difficiles à prouver et jusqu'ici non retenues par les procureurs. Le droit américain rend leur tâche compliquée : les enquêteurs peuvent traquer les groupes extrémistes étrangers, mais pas des organisations américaines, même si leur idéologie est radicale et violente.
Il y a encore un étage supérieur à cette enquête, mais qui pour l'heure ne relève pas du Département de la Justice : celle sur ceux qui n'étaient pas présents au Capitole, mais auraient incité à son assaut, voire l'auraient orchestré. Une commission d'enquête a été créée à la Chambre des représentants pour faire la lumière sur le rôle de l'ancien président de Donald Trump et de ses proches. Si elle parvient à compiler des éléments à charge probants, rien n'interdira aux procureurs de s'en saisir.
À la veille de la commémoration de l'assaut du Capitole, le ministre américain de la Justice, Merrick Garland s'est justement engagé "à faire rendre des comptes devant la justice à tous les assaillants du 6 janvier, quelque soit leur statut - qu'ils aient été présents ce jour-là, ou qu'ils soient responsables pénalement pour l'attaque contre notre démocratie".
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