REVERS ÉLECTORAL - Un an après avoir placé le démocrate Joe Biden en tête lors de la présidentielle, la Virginie s'est choisi un gouverneur républicain, Glenn Youngkin, mardi 2 novembre. Un signal négatif pour l'ancien sénateur du Delaware, à un an des élections de mi-mandat de 2022.
Le scrutin devait servir de test pour Joe Biden. À un an des mid-terms, les élections de mi-mandat de 2022, il ne s'est pas révélé concluant pour le locataire démocrate de la Maison-Blanche. La Virginie vient de choisir son nouveau gouverneur, en la personne du républicain Gleen Youngkin, selon les projections de télévisions américaines. Après le décompte de plus de 95% des votes, l'homme d'affaires de 54 ans, sans expérience politique, devançait de 2,7 points son adversaire démocrate, Terry McAuliffe, 64 ans, ex-gouverneur de l'État (2014-2018). Un désaveu pour l'ancien vice-président de Barack Obama.
Jusqu'au bout, les démocrates ont tenté de faire pencher le vote. Preuve de l'importance du scrutin, des pointures du parti, dont le président Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris et l'ex-président Barack Obama, s'étaient rangés derrière McAuliffe. "Nous allons gagner" cette élection, même si elle est "serrée", avait affirmé le 46e président des États-Unis depuis Glasgow, où il participe à la COP26, conscient qu'il s'agissait en quelque sorte d'un baromètre du soutien à sa politique.
La Virginie a viré de bord en un an
Le signal positif attendu n'est pas venu pour Joe Biden, dont la popularité s'est effritée avec le retrait chaotique des Américains d'Afghanistan et le blocage de ses grands plans d'investissements au Congrès - l'un dans les infrastructures, l'autre sur un volet social et climatique. Alors qu'il y a un an, la Virginie avait largement voté pour l'ancien sénateur du Delaware (1973-2009), le vote s'est cette fois déporté en faveur des républicains. La large avance donnée à Terry McAuliffe a fondu en quelques semaines. Glenn Youngkin a misé sur la popularité de Donald Trump, dont il a reçu le soutien, sans reprendre les prises de position les plus outrancières de l'ancien président pour ne pas effrayer les modérés et les indépendants.
"Nous avons gagné", a lancé le nouveau gouverneur de Virginie devant ses partisans, évoquant un "moment déterminant" qui allait "changer la trajectoire" de l'État, après huit ans de contrôle démocrate. Opposé au port obligatoire du masque et à l'obligation de vaccination pour les enfants ou pour certaines professions, Youngkin a axé avec succès sa campagne sur l'éducation, assurant que les parents devaient avoir une influence sur les programmes scolaires de leurs enfants.
Un mauvais signal en vue des mid-terms
Accusé de chercher à bannir des écoles certains livres d'auteurs noirs, comme le classique de la littérature Beloved de Toni Morrison, ce que le républicain nie, il a expliqué combattre farouchement l'enseignement de "la théorie critique de la race", courant de pensée qui analyse le racisme comme un système plutôt qu'au niveau des préjugés individuels, même si les démocrates assurent que cette théorie ne fait pas partie du programme en Virginie. Catherine Jimenez, responsable locale du parti républicain à Falls Church, dans le nord de l'État, a estimé auprès de l'AFP que les adversaires de Youngkin voulaient le dépeindre en "quelqu'un qu'il faut haïr", alors que la question du racisme est très sensible dans cet État au passé esclavagiste.
Cette défaite électorale, qui fait office de camouflet, a en tout cas de quoi inquiéter les démocrates. La victoire de Youngkin, offre aux républicains une stratégie pour reconquérir le Congrès, où le parti du président Biden dispose d'une majorité fragile.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info