POLÉMIQUE - Interrogée sur une nouvelle loi restreignant considérablement le droit à l'avortement au Texas, Jen Psaki a tancé un journaliste, lui, "qui n'a jamais été enceinte".
Quand le débat sur l'avortement s'invite dans la salle de presse de la Maison Blanche. Peu après le refus par la Cour suprême des États-Unis de bloquer une loi du Texas interdisant la majorité des IVG, le ton est monté entre la porte-parole de la Maison blanche Jen Psaki et un journaliste.
"Pourquoi le président soutient-il l’avortement alors que sa propre foi catholique enseigne que l’avortement est moralement répréhensible ?" a demandé Owen Jensen, un journaliste de la chaine catholique EWTN.
Male Reporter: Why does Pres Biden support abortion when his Catholic faith does not? @jrpsaki : Pres Biden believes that it's a woman's right, it's a woman's body, & it's her choice. I know you've never faced those choices, nor have you ever been pregnant pic.twitter.com/ocxoIF8uRp — Simran Jeet Singh (@simran) September 2, 2021
"Je sais que vous n'avez jamais fait face à ces choix"
"Il pense que ce droit revient à la femme, qu'il s'agit de son corps, que c'est son choix", répond dans un premier temps Jen Psaki. Relancée par le journaliste - qui demande "selon le président Biden, qui devrait veiller sur l’enfant à naître ?" -, la porte-parole répond à nouveau. Cette fois-ci plus sèchement.
"Il pense qu’il appartient à une femme de prendre ces décisions et à une femme de prendre ces décisions avec son médecin", a rétorqué la porte-parole. Et d'ajouter : "Je sais que vous n’avez jamais fait face à ces choix, et que vous n’avez jamais été enceinte, mais pour les femmes qui ont fait face à ces choix, c’est une chose incroyablement difficile. Le président estime que leurs droits doivent être respectés."
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Une "insulte à l'Etat de droit"
Au cœur du débat : un texte, signé en mai par le gouverneur républicain du Texas Greg Abbott, qui interdit d'interrompre toute grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés. Soit après environ six semaines de grossesse, alors que la plupart des femmes ne savent même pas qu'elles sont enceintes. La loi ne prévoit pas d'exception en cas de viol ou d'inceste, mais seulement si la santé de la femme enceinte est en danger. Or, plus de 85% des avortements pratiqués jusqu'ici au Texas ont lieu après six semaines de grossesse, selon les organisations de planning familial de l'État qui ont fait état mercredi de leur profond désarroi.
La Cour suprême a été saisie en urgence par des associations de planning familial pour empêcher l'entrée en vigueur, mercredi, de cette loi très restrictive. Sans se prononcer sur le fond, elle a finalement décidé, pour des raisons de procédures, de laisser la loi en place tant que la bataille judiciaire se poursuit. Une décision qui a stupéfait Joe Biden.
Le président a fustigé "une attaque sans précédent pour les droits constitutionnels des femmes". La décision de la haute juridiction "provoque un chaos inconstitutionnel" et "insulte l'État de droit", a ajouté le président démocrate dans un communiqué au vitriol.