Etudiants disparus au Mexique : des scientifiques contredisent la version officielle

Publié le 12 décembre 2014 à 12h39
Etudiants disparus au Mexique : des scientifiques contredisent la version officielle

ENQUÊTE - Dans une étude révélée vendredi, un groupe de scientifiques mexicains juge "impossible" que les 43 étudiants disparus fin septembre aient tous été brulés à l'endroit indiqué par les autorités, à moins que l'essentiel des preuves aient été déplacées ailleurs.

C'est un éclairage important dans l'affaire des étudiants disparus fin septembre au Mexique . Une étude scientifique réalisée par un groupe de chercheurs mexicains et révélée vendredi par le site d'information mexicain Animal Politico , vient contredire la version officielle des faits. D'après eux, il est "impossible" que les jeunes mexicains aient tous été brûlés à l'endroit indiqué par les autorités.

L'enquête menée par les services du procureur général de la République mexicaine (PGR) avait conclu le 7 novembre qu'au moins 40 des 43 étudiants avaient été tués et leurs corps incinérés pendant plus de 15 heures (avec du diesel, du bois, des pneus et du plastique) dans une décharge proche de Cocula (Etat du Guerrero), avant que leurs restes ne soient déversés dans une rivière. Une version basée sur les aveux de suspects et les rares éléments retrouvés sur place, mais renforcée par l'identification de fragments d'os appartenant à l'un des jeunes , réalisée par une équipe d'experts indépendants.

25 kg de déchets emballés dans douze sacs

La nouvelle étude remarque que "si les corps avaient été brûlés avec du bois, il aurait fallu environ 33 tonnes de bûches d'environ 10 centimètres de diamètre [...] S'ils avaient été incinérés avec des pneus, il en aurait fallu 995". Or, les rares fragment de bois et de fils d'acier retrouvés sur place n'indiquent pas qu'un grand nombre de cadavres y a été incinéré. Davantage d'éléments auraient également dû être retrouvés sur place, selon l'équipe scientifique, comme des os ou des chaussures.

Les chercheurs retiennent donc deux pistes dans le cas où les 43 étudiants auraient été brûlés : soit une partie des corps a été incinérée ailleurs que dans la décharge de Cocula, soit l'essentiel des déchets issus du bûcher a été déplacé - le cas échéant, il aurait fallu transférer environ 25 kg de restes emballés dans 12 sacs. "Des entreprises voisines ont-elles vendu une grande quantité de bois et d'acier le jour du crime ? Et où sont les restes ?", questionnent les auteurs de l'étude. Celle-ci a été transmise aux Nations Unies, qui pourraient décider d'agir.

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La rédaction de TF1info

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