En visite à Odessa, en Ukraine, ce jeudi, Catherine Colonna a répondu en exclusivité à LCI.La ministre française des Affaires étrangères estime que la livraison de chars lourds à l'Ukraine, que la France n'a pas exclu, n'empêche pas la recherche d'une issue diplomatique."Aujourd'hui, l'heure est aux armes", reconnaît-elle.
Après l'annonce des livraisons à l'Ukraine de chars lourds par les États-Unis et l'Allemagne, comment se positionne la France ? Si Paris a salué ces décisions qui pourraient marquer un tournant dans la guerre, les autorités françaises n'ont pas encore indiqué si elles suivraient le mouvement en envoyant des chars Leclerc, un type de matériel comparable au Leopard allemand et à l'Abrams américain.
Au micro de LCI ce jeudi, depuis Odessa, en Ukraine, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a indiqué que rien n'avait encore été acté. "Le président de la République a demandé au ministre des Armées d'étudier cette question", a-t-elle affirmé depuis cette ville-symbole du sud de l'Ukraine (voir vidéo en tête de cet article). "Au moment où je vous parle, aucune décision n'est prise, aucune décision n'est exclue."
"Nous avons le devoir d'aider l'Ukraine"
Les alliés de l'Ukraine pressent pourtant la France d'agir. Invité de LCI ce jeudi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a demandé à Paris de suivre l'exemple de Berlin. "Les Allemands, je l'espère, vont fournir plusieurs douzaines de Leopard", a-t-il déclaré. "Donc plusieurs douzaines de Leclerc pourraient être donnés par la France, j'espère dans un futur proche."
Une hypothèse pas écartée, d'autant que Catherine Colonna ne considère pas les livraisons de chars lourds comme un obstacle à une solution diplomatique. "L'Ukraine a le droit de se défendre, elle est en situation de légitime défense, et nous avons le devoir de l'aider", a souligné la ministre. "La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner. Il faudra une phase de dialogue. Mais aujourd'hui, l'heure est aux armes du fait de l'agression russe."
Avant d'entamer des discussions, "il faut que l'Ukraine soit en situation d'établir un meilleur rapport de force et de récupérer une partie de ses territoires", a poursuivi la ministre, qui défend également la position française de continuer à parler avec la Russie. "Il est important de garder un canal de communication avec Moscou", a-t-elle insisté. "Il faut le conserver."
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TF1 Info