Ferry "Norman Atlantic" : la présence de clandestins à bord pourrait alourdir le bilan humain

Publié le 30 décembre 2014 à 18h05
Ferry "Norman Atlantic" : la présence de clandestins à bord pourrait alourdir le bilan humain

NAUFRAGE - Des doutes sur la liste des passagers et l'identification de plusieurs clandestins embarqués à bord du ferry de la compagnie grecque Anek font craindre aux autorités un bilan humain plus lourd que prévu. Mardi, deux marins albanais sont morts en voulant porter secours aux passagers.

Le "Norman Atlantic" risque de faire encore parler de lui pendant plusieurs jours. Tant que l'épave du ferry immobilisé en mer par des remorqueurs entre l'Italie et l'Albanie n'aura pas été récupérée, l'incertitude planera sur l'origine de l'incendie survenu dimanche et sur le nombre de victimes - porté à 11 mardi après-midi par les gardes côtes italiens.

La présence avérée de clandestins à bord au moment du drame fausse la liste officielle des passagers et complique le travail des enquêteurs. Mardi, on apprenait aussi que deux marins albanais avaient trouvé la mort au cours de l'opération de secours. Une certitude demeure : 427 passagers et membres d'équipage ont été évacués , sains et saufs.

► Deux marins albanais tués

Ils ont donné leur vie pour en sauver d'autres. Deux marins albanais ont été grièvement blessés en participant aux opérations de sauvetage des passagers du Norman Atlantic avec leur remorqueur privé, a annoncé mardi le ministère albanais de la Défense , sans toutefois préciser les circonstances du drame. Malgré des soins d'urgence, ils sont décédés durant leur transfert vers l'hôpital.

► Un bilan humain qui risque de gonfler

Lorsque l'épave du ferry sera ramenée à terre, "elle révélera probablement d'autres victimes", a prévenu mardi le procureur de Bari (Italie), chargé de faire la lumière sur les circonstances de l'incendie. L'incident a déjà fait 13 victimes : onze présentes sur le Norman Atlantic et les deux marins albanais.

Mais les doutes portant sur le nombre exact de personnes à bord compliquent déjà l'enquête. La liste d'embarquement mentionnait dans un premier temps 422 passagers et 56 membres d'équipages, soit 478 personnes au total. Mais lundi soir, la compagnie grecque Anek a ramené ce nombre à 475. Ce qui porte à 37 le nombre de personnes portées disparues, parmi lesquelles se trouveraient 32 Grecs, s'inquiète un site d'information hellénique . Des dix Français présents sur le ferry, neuf ont été secourus et identifiés, mais un manque toujours à l'appel.

Trois passagers clandestins, deux Afghans et un Syrien, ont par ailleurs été identifiés par les autorités, qui redoutent que davantage se soient cachés dans les nombreux camions embarqués à bord du ferry. La liste de victimes et de disparus pourraient ainsi s'allonger, puisque c'est à l'endroit où les véhicules étaient garés que l'incendie a débuté.

Les rescapés pointent les lacunes de l'équipage

La panique et des dysfonctionnement techniques. Voilà ce qu'ont raconté les premiers rescapés arrivés à terre. Certains se sont plaints du manque d'issues de secours et d'alarmes incendie qui ont tardé à fonctionner, d'autres de la brutalité de plusieurs hommes résolus à embarquer dans les premiers hélicoptères de secours, qui ont frappé des femmes. Globalement, c'est l'absence de consigne de l'équipage sur la procédure d'évacuation qui a été déplorée.

LIRE AUSSI >> Incendie du ferry Norman Atlantic : le témoignage d'un passager français effrayé


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info