Gaz lacrymogènes et coups de feu tirés : le récit de l’irruption de manifestants pro-Trump dans le Capitole

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Publié le 6 janvier 2021 à 23h59, mis à jour le 7 janvier 2021 à 10h53

Source : Sujet TF1 Info

RÉCIT - Contestant la défaite de Donald Trump, certains de ses partisans ont fait irruption dans l’enceinte du Capitole ce mercredi. Un événement sans précédent, à douze jours de la prestation de serment du président élu Joe Biden.

C’est une séance qui devait s’achever sans grande surprise par l’officialisation de la victoire de Joe Biden. Elle a finalement été suspendue avec fracas ce mercredi 6 janvier, après l’irruption de manifestants pro-Trump dans l’enceinte du Capitole, le siège à Washington de la Chambre des Représentants et du Sénat. 

Peu de temps avant, à la tribune, Donald Trump enjoignait la foule face à lui de "marcher vers le Capitole" pour faire pression sur les élus républicains et demandait à son vice-président Mike Pence de ne pas entériner la victoire de son adversaire démocrate. Voici le récit de cette intrusion sans précédent. 

Les portes principales du Capitole forcées par des pro-Trump
Les portes principales du Capitole forcées par des pro-Trump - TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Vers 14h heure locale, les manifestants, prêts à tout pour accéder à l’intérieur du bâtiment, forcent donc le passage en brisant des fenêtres, en fracturant les portes principales et en escaladant le long de la façade pour investir les terrasses du Capitole. 

Une intrusion survenue une demi-heure après que la session du Congrès a débuté et que Mike Pence, actuel vice-président de Donald Trump, a annoncé qu'il ne s’opposera pas à la certification de la victoire de Joe Biden, en vertu de la Constitution. Cette invasion conduit une vingtaine de minutes plus tard à l’évacuation du Congrès, notamment des deux chambres, mais aussi de certains bâtiments aux alentours.

Les chambres évacuées rapidement après l'intrusion
Les chambres évacuées rapidement après l'intrusion - Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Les supporters pro-Trump, pour beaucoup affublés de casquettes rouges, investissent donc la Rotonde du Capitole mais aussi les deux chambres, malgré les tentatives des policiers de leur bloquer le passage, leurs armes pointées sur eux. "On reprend la Chambre (…), elle est à nous", confie un manifestant à l’AFP, sur place. 

WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Une poignée de manifestants pénètrent également dans le bureau de Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des Représentants. Dans les couloirs du Capitole, noyés sous les effluves des gaz lacrymogènes, l’ambiance relativement pacifique cède vite la place à des scènes de chaos, marquées par des altercations entre manifestants et policiers et des coups de feu tirés. 

Un manifestant assis sur le bureau de la présidente de la chambre des Représentants Nancy Pelosi au Capitole.
Un manifestant assis sur le bureau de la présidente de la chambre des Représentants Nancy Pelosi au Capitole. - Saul Loeb / AFP

Une femme, grièvement blessée par une balle logée dans son épaule, est évacuée sur un brancard, selon plusieurs médias américains. Des militaires de la Garde nationale sont alors appelés en renfort, la mairie de Washington craignant le pire malgré l’instauration d’un couvre-feu à 18h (23h GMT).

A l'extérieur du Capitole, l'ambiance n'est pas plus apaisée
A l'extérieur du Capitole, l'ambiance n'est pas plus apaisée - SAMUEL CORUM / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Mais à l’extérieur, aux abords du Capitole, l’ambiance n’est pas plus apaisée avec des policiers ayant beaucoup de mal à contenir une foule survoltée. Les forces de l'ordre font notamment usage de gaz lacrymogènes pour tenter d'évacuer des partisans de Trump de la scène installée pour la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier prochain. D'autres décident de prendre à parti des journalistes présents, comme ceux de l'agence Associated Press (AP) qui voient leur matériel saccagé au sol. 

Des manifestants pro-Trump devant de l'équipement de journalistes saccagé.
Des manifestants pro-Trump devant de l'équipement de journalistes saccagé. - Agnes Bun / AFP

Très vite, Donald Trump se voit contraint de rétropédaler et d’appeler au calme dans un premier tweet, posté environ une heure après le début des événements, puis dans un second, où il demande aux manifestants : "Rentrez chez vous. Le résultat de l’élection est frauduleux mais nous devons retrouver la paix". Le bâtiment est progressivement évacué avant d'être finalement sécurisé, plusieurs heures après le début d'un long débordement.

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