L’UE prévoit de réduire sa consommation de gaz, alors que le gazoduc Nord Stream va livrer dès mercredi 20% de ses capacités.Individuellement, plusieurs États ont déjà mis en œuvre des alternatives à cette source d’approvisionnement.
Au niveau européen, un accord a été trouvé ce mardi 26 juillet pour réduire la consommation de gaz de 15% entre août 2022 et mars 2023, et ainsi moins dépendre de la Russie pour être approvisionné. Une bonne nouvelle pour l’UE, qui souffre des livraisons par Gazprom, bientôt réduites à peau de chagrin. En 2021, "environ 45% des importations du gaz naturel proviennent de Russie, c’est-à-dire 155 milliards de m3", rappelle la Commission européenne.
En France, le projet de loi sur le pouvoir d’achat a introduit des dispositions pour assurer la "souveraineté énergétique" du pays. L’accent a été donc mis sur les énergies fossiles, puisque le gouvernement envisage de rouvrir temporairement une centrale à charbon à Avold (Moselle) et de construire un terminal méthanier au Havre pour importer du gaz naturel liquéfié. Il serait alors question d’acheminer du gaz de schiste américain… dont la production est interdite en France.
L'Autriche veut couper les vivres à l'Allemagne
Du côté de l’Autriche, fortement dépendante du gaz russe, il a été décidé dans un premier temps de redémarrer une centrale à charbon désaffectée. Mais cela n’a pas suffi à compenser les pertes occasionnées par les restrictions russes. Lundi 25 juillet, le pays a fait part de son intention de garder ses stocks de gaz pour lui, au détriment de son voisin allemand qu’il approvisionnait. "Nous avons décidé de raccorder tous les réservoirs de gaz situés sur le territoire autrichien au réseau national de distribution", a annoncé la ministre de l’Énergie, Leonore Gewessler, au journal Die Süddeutsche Zeitung.
Mais l’Allemagne, la plus en difficulté, pourra bénéficier de l’aide européenne, comme prévu par l’accord voté ce 26 juillet. Et c’est une bonne nouvelle selon le spécialiste de l'énergie Thierry Bros, qui a notamment souligné que "sans solidarité européenne, l’Allemagne souffrira beaucoup plus que tous les autres pays européens". Et qu’"avec une solidarité européenne, toute l’Europe souffrira".
À Berlin, si l’on a davantage recours aux centrales à charbon pour pallier le manque de gaz russe, on relance même le débat sur le nucléaire. L’avenir de ces centrales nucléaires, devant être fermées d’ici à la fin de l’année, sera tranché "dans les prochaines semaines", a indiqué le gouvernement fédéral lundi 25 juillet. Et cela va dépendre du résultat d’un "stress-test" pour connaitre le niveau de sûreté actuel des centrales. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la presse allemande s’est en tout cas emparée de la question, qui constitue un réel débat de société. "Vaut-il encore la peine de continuer à compter sur le nucléaire ?", se demandait récemment une radio allemande.
La Hongrie, elle, fait désormais cavalier seul, à la manière de la vaccination contre le Covid, en voulant ajouter 700 millions de m3 de gaz russe à ses importations estimées chaque année à 4,5 milliards. Une façon pour le pays, proche de la Russie, de "garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique", d’après le ministre hongrois des Affaires étrangères. Ce mardi 26 juillet, Budapest a d’ailleurs été le seul à voter contre l’accord européen sur le gaz et a dénoncé un accord "injustifiable, inutile, inapplicable".
Pendant longtemps, l'Italie a compté sur la Russie pour s'approvisionner en gaz. Désormais, la péninsule s'est tournée vers l'Algérie, avec qui elle entretient des rapports privilégiés. À la mi-juillet, Mario Draghi s'est notamment rendu à Alger pour signer des accords sur le gaz, après un premier scellé au mois d'avril. En somme, le pays s'est adapté à l'évolution de la situation et ne parait peu inquiet pour l'hiver prochain. "Nous sommes presque hors de danger", rassurait fin juin le ministre de la Transition écologique, auprès de La Stampa.
D'autres n'ont pas attendu la guerre pour commercer avec l'Algérie. Ainsi, le Portugal et l'Espagne n'ont simplement pas besoin de s'adapter, compte tenu de leur approvisionnement de 10% en gaz russe, a pu souligner Phuc-Vinh Nguyen, chercheur à l'institut Jacques Delors, dans Ouest France. C'est pour cette raison que ces pays ont d'abord refusé de voter l'accord européen. Ils ont fini par obtenir une exception et ne devront réduire leur consommation de gaz sur une année que de 7%.
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