Gazoducs Nord Stream: un "groupe pro-ukrainien" derrière le sabotage ? Kiev dément

par Felicia SIDERIS avec AFP
Publié le 8 mars 2023 à 7h44

Source : TF1 Info

Kiev a démenti mercredi toute implication dans le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2.
La veille, la presse révélait qu'un groupe pro-Ukraine pourrait être derrière cette affaire.
L'identité de ce "groupe pro-ukrainien" n'a pas été précisée par les médias.

Six mois sont passés, et toutes les théories ont été évoquées. Mais pour la première fois, c'est la piste ukrainienne qui est privilégiée. Plusieurs titres de presse ont révélé ce mardi 7 mars qu'un "groupe pro-ukrainien" serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Une hypothèse, notamment tirée d'informations consultées par le renseignement américain, démentie ce mercredi par Kiev.

Un groupe à l'identité inconnue

"Bien que j'aime collecter d'amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l'Ukraine n'a rien à voir avec l'accident de la mer Baltique et n'a aucune information sur des 'groupes de sabotage pro-ukrainiens'", a tweeté Mykhailo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky.

Ceci dit, dans son article, le New York Times ne ciblait pas directement Kiev. Les données collectées par les services américains du renseignement suggèrent en fait que les auteurs derrière le sabotage des deux gazoducs étaient des "adversaires du président russe Vladimir Poutine", pour reprendre l'expression du quotidien américain. Pro-Poutine, mais pas forcément proche de Zelensky. Selon des responsables américains, il n'y a aucune indication que le président ukrainien ait été impliqué dans ce sabotage. Par ailleurs, le journal ne donne aucune information tangible. Aucun détail sur ces éléments, sur l'identité de ce "groupe pro-ukrainien", sur la manière dont ces éléments ont été obtenus ou encore sur la fiabilité des preuves apportées.

Une piste étayée par les informations parues le jour-même dans des médias allemands. S'appuyant sur des entretiens "avec des sources dans plusieurs pays", l'hebdomadaire die Zeit ainsi que les chaînes publiques ARD et SWR indiquent que l'enquête criminelle a permis d'identifier le bateau utilisé pour le sabotage. Celui-ci aurait été loué par une société basée en Pologne "appartenant apparemment à deux Ukrainiens". Toutefois, "la nationalité des auteurs n'est pas claire", ajoute die Zeit, précisant que de faux passeports ont été utilisés pour louer le bateau et que les enquêteurs ne sont pas encore parvenus "à déterminer qui a mandaté" l'opération.

Le mystère reste entier

Ces nouvelles révélations amènent donc de nouveaux éléments à cette enquête qui dure depuis près de six mois. Pour rappel, alors que les deux gazoducs étaient au cœur de tensions géopolitiques depuis le début du conflit, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines avaient été détectées sur les gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne, toutes dans les eaux internationales. À l'époque, les pays occidentaux avaient d'abord accusé Moscou. En réponse, le Kremlin avait mis en cause les "Anglo-Saxons". Depuis plusieurs semaines, de nouvelles théories pointaient quant à elles la responsabilité des autorités américaines. 

Avec cette troisième piste, le mystère s'épaissit. Le New York Times précise d'ailleurs que les informations consultées par le renseignement américain ne permettent "aucune conclusion ferme".


Felicia SIDERIS avec AFP

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