Des milliers de personnes se sont à nouveau mobilisées ce dimanche dans les grandes villes grecques.Plus de 15.000 manifestants étaient rassemblés à Athènes et à Thessalonique, selon la police.Ils veulent mettre la pression sur le pouvoir, alors que des élections se profilent.
Dix jours se sont écoulés, mais la colère ne retombe pas. Des milliers de personnes ont manifesté en Grèce ce dimanche 12 mars pour réclamer des comptes après l'accident de train le plus meurtrier de l'histoire du pays. Quelque 12.000 manifestants se sont rassemblés à Athènes et 5000 sont descendus dans les rues de Thessalonique, selon le décompte de la police. Une façon d'accentuer la pression sur le gouvernement à quelques semaines des élections.
Les manifestants portent "la voix" des disparus
Dans la capitale, les manifestants ont occupé la place Syntagma, à proximité du Parlement. Sur les banderoles, le mot "assassins" était écrit en lettres rouge sang. Mais aussi la phrase "appelle-moi quand tu arrives", devenu le slogan des Grecs en colère. D'autres portaient des messages en l'honneur des 57 personnes décédées de la collision ferroviaire survenue le 28 février à Tempé. "Nous serons les voix de tous les morts", affichait l'un des manifestants. Idem à Thessalonique où les étudiants et les syndicats promettaient, eux aussi, de porter "la voix" de ces victimes parmi lesquelles de très nombreux jeunes. Auprès du quotidien Voria, qui couvre la province de Macédoine, le président des travailleurs des trains helléniques rappelait quant à lui que le secteur demandait "depuis des années des systèmes de sécurité".
Car si quatre responsables des chemins de fer sont poursuivis à la suite de cet accident, c'est tout le réseau ferroviaire grec et ses responsables qui sont accusés d'avoir fermé les yeux sur la tragédie à venir. "C'est la colère et la rage qui m'ont fait venir ici", a par exemple témoigné Markella, une athénienne de 65 ans. "Nous sommes désespérés. On ne sait pas quoi dire, quoi faire, tout ce qu'on peut faire, c'est participer à la manifestation", confiait également Alexandros, 26 ans, auprès de l'AFP.
Quatre jours plus tôt, la plus grosse manifestation depuis le drame avait réuni 65.000 personnes dans les rues. Elles réclamaient notamment la démission du Premier ministre, vivement critiqué pour sa première prise de parole après le drame. Sur place, Kyriakos Mitsotakis avait fait l'erreur de pointer du doigt une "erreur humaine", donnant l'impression que le gouvernement ne prenait pas sa part de responsabilité dans le drame.
S'il a, depuis, présenté ses excuses et promis une enquête transparente, rien ne semble tarir la douleur des Grecs. Qui comptent sur la rue pour continuer à mettre la pression sur le gouvernement, alors que se profilent avant juillet des élections générales. Sur sa pancarte, un autre manifestant envoyait ce message sans ambiguïté aux responsables politiques : "Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas."
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