Algérie : vif émoi après la mort d’une fillette torturée lors d’une séance d’exorcisme

Publié le 31 mai 2020 à 10h37, mis à jour le 31 mai 2020 à 11h01
Algérie : vif émoi après la mort d’une fillette torturée lors d’une séance d’exorcisme

Source : Carte Google Maps

DRAME – Une fillette de 10 ans est décédée en Algérie lors d’une séance violente d’exorcisme. Si le suspect a été arrêté, l'émotion est vive sur les réseaux sociaux après cette disparition tragique.

Une fillette de 10 ans "ayant subi des sévices" durant une violente séance d’exorcisme (roqya) "à laquelle elle a été soumise dans sa maison familiale" est décédée dans l’est de l’Algérie, a indiqué le parquet de Guelma (500 kilomètres à l’est d’Alger), qui a annoncé l’arrestation jeudi du "guérisseur" ou raqui. Aucune précision n'a été donnée sur les raisons pour lesquelles la fillette avait été soumise mercredi à cette séance d'exorcisme.

Selon la déclaration du parquet reproduite par les médias, la fillette est décédée à son arrivée au service des urgences de l'hôpital de Guelma, "le corps de la fillette portait des traces de coups et de brûlures". Le parquet a ordonné une autopsie et l'ouverture d'une enquête, selon la même source.

Les exorcistes sont souvent sollicités pour soigner les malades, "chasser le démon", se préserver du mauvais œil ou venir en aide aux épouses stériles. Si l'islam autorise l'exorcisme, considéré comme légal car il se fait avec la parole de Dieu - par la récitation du Coran -, nombreux sont ceux qui dénoncent le fait que cette pratique est souvent le fait de personnes sans scrupules qui abusent de la détresse des malades, en particulier ceux atteints de maladies mentales et spirituelles.

La colère exprimée sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont exprimé leur colère après le décès de la fillette lors d'"une séance de torture" aux mains d'un "bourreau" de 28 ans. La correspondante de la radio algérienne dans la ville voisine de Constantine a condamné un acte "abominable commis par un charlatan". "Jusqu'à quand ces crimes vont se poursuivre", s'est-elle encore demandée sur sa page Facebook.

Beaucoup sur ce réseau social ont dénoncé une couverture médiatique minimale du drame "malgré la cruauté des faits commis par ce charlatan". "On va faire semblant longtemps de pas voir (...) la fillette de dix ans torturée et tuée par un raki à Guelma ?", s'est aussi élevé sur sa page Facebook le journaliste Akram Kharief, directeur du site MENA Defense.


La rédaction de TF1info

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