VIDÉO - "Des bruits assourdissants toute la nuit" : une Française témoigne des combats à Kiev

A. LG
Publié le 26 février 2022 à 14h40

Source : TF1 Info

Des centaines de ressortissants français étaient présents sur le territoire ukrainien quand Vladimir Poutine a ordonné le lancement d'une invasion du pays jeudi.
Confiné dans un appartement de la capitale en proie aux tirs et bombardements, un couple décrit un quotidien "difficile".

"Depuis trois nuits, c'est compliqué." Manue Gendrot fait partie des 700 ressortissants français invités ce jeudi par l'ambassadeur de France en Ukraine à se calfeutrer alors que la Russie a déclaré la guerre et attaqué le territoire ukrainien. "La première nuit on n'y croit pas trop, c'était à l'aube. Mais la nuit dernière, ça a été plus compliqué. Vers 2h du matin, et déjà dans la soirée, il y a eu des bombardements, des tirs. On a été réveillé, c'est difficile, on ne sait pas si on doit aller se protéger, si ça s'approche, si ça recule", témoigne la Française séjournant avec son mari dans la capitale auprès de LCI. 

"On pensait bien que c'était dans le centre de Kiev parce qu'on est à peu près à huit minutes en voiture, trois kilomètres à pied du centre, et, vraiment, on a entendu des bruits et des tirs assourdissants toute la nuit", poursuit-elle.

"Je ne veux pas être évacuée"

"Là, il n'y a pas d'évacuation possible et de toute façon je ne veux pas être évacuée avec mon mari parce que nous attendons la naissance imminente de notre bébé", justifie-t-elle, alors que le couple a eu recours à une mère porteuse en Ukraine, celle-ci devant accoucher d'un jour à l'autre. "Elle n'est pas très loin de la maternité, elle a passé la nuit dans un abri sous terrain dans des conditions certes de guerre, mais elle est à l'abri", précise la Française.

"On ne sait pas du tout comment on va faire pour rentrer", explique-t-elle, rappelant qu'"habituellement il y un protocole bien précis avec tout un tas de papiers" mais que "le registre civil est fermé" à cause du contexte. "Pas question qu'on rentre sans notre bébé (...) ce sera tous ensemble ou rien du tout", conclut-elle.

"Une salle de bain où se réfugier"

En attendant, le couple de Français qui partage son appartement avec un autre "est en contact avec l'ambassade qui (leur) demande de rester confinés". Et de détailler : "Il y a une salle de bain très centrée où on pourrait aller se réfugier au cas où, et il y a un sous-sol, mais on préfère rester dans un endroit un peu chaud où on a tout ce qu'il faut sous la main. On ne veut pas s'enterrer pendant des heures et des heures où là la vie est interminable."

Mercredi dans la soirée, à la veille du lancement d'une invasion du pays ordonné par Vladimir Poutine, les ressortissants français présents en Ukraine étaient appelés à quitter le pays "sans délai". Mais alors que tout a basculé quelques heures plus tard, les consignes édictées par l’ambassade de France ont changé pour assurer la sécurité de ces derniers. "Restez à l’abri quel que soit votre lieu de résidence", a déclaré Etienne de Poncins, l’ambassadeur de la France en Ukraine. Une "cellule de crise de l’ambassade est ouverte", elle peut être jointe au "+ 380 44 590 36 39", a-t-il précisé sur Twitter.


A. LG

Tout
TF1 Info