Le régime de Vladimir Poutine a mis en œuvre une loi criminalisant la diffusion "d'informations mensongères sur l'armée".De nombreux médias occidentaux ont fait le choix de retirer leurs journalistes du pays.D'autres vont continuer leur travail au prix de diverses mesures de sécurité.
Washington Post, CNN, ABC, BBC... Le nombre de médias occidentaux faisant le choix de se retirer de Russie ou de mettre en place des mesures de protections ne cesse d'augmenter. Une conséquence directe du vote puis de la promulgation d'une loi russe imposant de lourdes sanctions en cas de diffusion "d'informations mensongères sur l'armée". Alors que le régime de Vladimir Poutine se borne à qualifier la guerre en Ukraine d'"opération militaire spéciale", la censure a redoublé d'intensité ce samedi 4 mars.
Pour chacun des médias concernés, l'argument justifiant un retrait de Russie est le même : "Assurer la sécurité des équipes", comme l'a noté Paul Farhi, du Washington Post sur Twitter. Son journal a décidé de ne plus afficher la date des articles rédigés par ses correspondants basés en Russie. Dans le même temps, leur identité n'apparaîtra pas non plus dans les contenus.
Pour d'autres structures, comme le groupe britannique BBC, le travail de ses journalistes sera tout bonnement suspendu. "La sécurité de nos équipes est primordiale et nous ne sommes pas préparés à les exposer au risque de poursuites pénales simplement pour faire leur travail", a expliqué le directeur général du groupe dans un communiqué. Même chose pour l'agence Bloomberg News, spécialisée sur l'actualité économique mondiale. Elle estime que la loi "semble écrite pour faire de chaque journaliste indépendant un criminel".
Des départs nécessaires pour maintenir la "liberté dans l'information"
Le réseau italien de la Rai a, lui, annoncé qu'il collectera ses informations depuis les "pays voisins et (la) rédaction centrale en Italie". "Cette mesure est rendue nécessaire afin de protéger la sécurité des journalistes sur place et la plus grande liberté possible dans l'information concernant ce pays", poursuit la chaîne dans un communiqué. Toujours au niveau européen, les chaînes publiques allemandes ARD et ZDF ont fait le choix de suspendre "pour l'instant" les reportages depuis les studios de Moscou. Même chose pour l'agence de presse espagnole Efe, qui suspend "temporairement son activité". La chaîne d'information en continu CNN, elle, a coupé sa diffusion en Russie.
Côté français, la prudence est également de mise. Benoît Vitkine, pour Le Monde, a pris la décision de ne plus publier d'informations sur ses réseaux sociaux personnels. Le groupe public Radio France, lui, dit être dans "l'attente des résultats d'une expertise juridique" sur le maintien ou non de ses correspondances.
À chaque fois, en France ou à l'étranger, les médias se réservent le droit de renforcer leurs mesures de sécurité face à un régime russe qui a déployé ces dernières années un véritable arsenal législatif contre la presse indépendante.
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