Bombardements à Kiev : Vladimir Poutine veut "créer la terreur", estime Hélène Carrère d'Encausse

I.N
Publié le 10 octobre 2022 à 9h37
Bombardements à Kiev : Vladimir Poutine veut "créer la terreur", estime Hélène Carrère d'Encausse

Plusieurs explosions ont été entendues ce lundi matin dans la capitale ukrainienne, deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée.
"Le pont était un symbole, Kiev l'est aussi", explique sur LCI Hélène Carrère d'Encausse, académicienne spécialiste de la Russie.

Deux jours après la destruction partielle du pont de Crimée, la capitale ukrainienne, Kiev, a été la cible ce lundi matin de plusieurs missiles. Au moins cinq explosions ont retenti dans la matinée, tandis que de "nombreuses" autres villes ont été frappées par des bombardements, selon la présidence ukrainienne, qui déplore "des morts et des blessés". Invitée de LCI, Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française et spécialiste de la Russie, souligne que la guerre entre dans une logique de "terreur".

"Le pont de Crimée était un symbole", explique-t-elle (voir vidéo en tête de cet article). "La Crimée est coupée de la Russie (continentale), ce pont est une réussite remarquable, c'est Vladimir Poutine qui l'a voulu", explique-t-elle. "Il l'a même inauguré en grande pompe. Cette frappe est chez lui, sur ce qu'il symbolise. Poutine est visé. Le pont n'a pas été frappé dans un endroit décisif, mais symboliquement, c'est considérable. Pour lui, c'est une humiliation."

"Vladimir Poutine pense que le temps et la violence permettent de gagner les guerres"

Hélène Carrère d'Encausse estime donc qu'une réponse russe était attendue. "Ce n'est pas étonnant, le 'pont Poutine' est le symbole, Kiev l'est aussi", déclare-t-elle. Vladimir Poutine "veut créer la terreur, c'est un peu la logique de la Seconde Guerre mondiale. Le président russe a été formé en enfant de la Seconde Guerre mondiale avec ce récit : 'on gagne une guerre en faisant peur'".

"Vladimir Poutine pense que le temps et la violence permettent de gagner les guerres", poursuit l'historienne. "Il a été éduqué dans cette logique, même s'il reste le tabou du nucléaire, qui, je crois, est réel. Pour le reste..."


I.N

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