Ukraine : comme en Syrie et en Tchétchénie, Poutine "écrase les villes sous un tapis de bombes"

par Léa COUPAU
Publié le 10 mars 2022 à 10h28, mis à jour le 10 mars 2022 à 10h34
Ukraine : comme en Syrie et en Tchétchénie, Poutine "écrase les villes sous un tapis de bombes"

Kharkiv, Vasylkiv, Marioupol... La destruction des villes ukrainiennes est devenue l'objectif prioritaire de Vladimir Poutine.
Une tactique qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les combats menés par les Russes à Alep en Syrie et à Grozny en Tchétchénie, juge l'eurodéputé Bernard Guetta, invité ce jeudi sur LCI.

Détruire les villes ukrainiennes, c'est le nouvel objectif de Vladimir Poutine. Mercredi matin, au quinzième jour de la guerre, un hôpital pédiatrique de Marioupol, port assiégé du sud-est de l’Ukraine, a été ravagé par les bombardements russes. Parmi les victimes, les autorités locales déplorent au moins trois décès dont une fillette et "17 blessés confirmés parmi le personnel hospitalier”. Trois jours plus tôt, c'était une école de Vasylkiv, à 40 km de Kiev, qui avait été visée par un missile.

Confronté à une résistance ukrainienne qu'il n'imaginait pas, le maître du Kremlin cherche à imprimer la peur, juge l'eurodéputé Bernard Guetta, ce jeudi 10 mars au matin sur LCI. "Son pouvoir de destruction est immense. Il possède une force militaire considérable et qu'il utilise ", en "se calquant" sur ses faits d'armes à Alep, en Syrie, et à Grozny, en Tchétchénie, ajoute l'élu.

"Il écrase littéralement les villes sous un tapis de bombe", poursuit Bernard Guetta, évoquant la cité syrienne. "Il ne reste plus rien d'Alep. C'est une ville en ruine." Et pour cause, "Poutine visait systématiquement, dans l'espoir de démoraliser les populations, les écoles, les collèges, les lycées et les hôpitaux", explique l'élu.

Poutine "est aussi froid qu'un poisson mort"

En Ukraine, "ça peut être encore dix fois pire". Par ailleurs, prendre Kiev est une "possibilité", prévient Bernard Guetta, ajoutant que ce ne sera pas sans conséquence pour le maître du Kremlin. "Il perd politiquement dans l'opinion internationale, européenne, américaine et il perd dans l'opinion russe. Pour les Russes, une ville comme Kiev, Kharkiv, ce sont des villes aussi proches de la Russie que l'est Bruxelles pour la France", explique Bernard Guetta.

Mais "cet homme n'a aucune sensibilité humaine. Il est aussi froid qu'un poisson mort (...) Il peut continuer à massacrer, à semer le malheur", déplore Bernard Guetta, qui le répète : le chef russe "est plus près de la porte" que de gagner en popularité au cœur de l'opinion publique de son pays.

En outre, "je ne crois pas que les Russes soient soudés autour de Vladimir Poutine (...) Je ne suis pas sûr non plus que tout le monde suive, y compris dans son entourage. Parce que ces gens ne sont pas fous, la confusion monte." Selon l'eurodéputé, Vladimir Poutine "a sérieusement perdu le contact avec la réalité."


Léa COUPAU

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