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Guerre en Ukraine : des bombes illégales utilisées par la Russie ?

Publié le 3 mars 2022 à 19h10
JT Perso

Source : TF1 Info

Amnesty International et Human Rights Watch assurent que des armes à sous-munitions ont été utilisées en Ukraine.
Ces armes dispersent des grenades dans un large périmètre.
Elles sont interdites par une convention internationale signée en 2010.

Des armes illégales sont-elles utilisées dans le conflit en Ukraine ? Alors que la Russie a commencé son offensive la semaine dernière, une école maternelle située dans le nord-est du pays aurait été vendredi touchée par une arme à sous munitions, a dénoncé l'ONG Amnesty International. Une frappe qui a fait trois morts et un blessé. Ce cas serait loin d'être isolé, d'après les images diffusées ce mercredi sur LCI : on y voit les conséquences de ces armes que se muent en mines antipersonnel. 

Pourtant, ces armes sont interdites par une convention internationale datée de 2010. Seulement voilà : cette dernière n'a pas été signée par la Russie et l'Ukraine, contrairement à de nombreux pays. Ces armes ressemblent à "des containers, qui une fois lâchées par les avions, dispersent des sous-munitions dans un périmètre allant d'un à cinq terrains de foot" a expliqué sur LCI le grand reporter spécialiste des questions de défense Didier François. Sur le sol, les sous-munitions ressemblent à des petits rubans blancs. 

Il s'agit en fait "de mines antipersonnels, des petites grenades avec des antennes, qui explosent dès qu'on les touche" a détaillé Didier François. "Souvent ce sont les enfants qui vont chercher ces petits rubans pour jouer avec" a-t-il déploré. 

Une enquête pour crime de guerre ?

Selon Amnesty International, ce sont les forces russes qui semblent avoir mené l'attaque la semaine dernière contre l'école maternelle avec une arme à sous-munitions. L'ONG s'appuie sur des images vidéo de drone prises sur les lieux qui montrent que ce type d'arme a touché à au moins sept endroits le bâtiment ou ses alentours. Elle s'est aussi procurée 65 photos et vidéos supplémentaires auprès d'une source locale.

"Rien ne justifie de larguer des armes à sous-munitions dans des zones peuplées, encore moins à proximité d'une école. Cette attaque porte toutes les caractéristiques de l'utilisation par la Russie de cette arme qui frappe aveuglement et qui est interdite au niveau international, et montre un mépris flagrant pour les vies des civils", a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International. "C'est simple, cela devrait faire l'objet d'une enquête en tant que crime de guerre", a-t-elle poursuivi. 

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L'ONG Human Rights Watch et le site d'investigation Bellingcat affirment également avoir réuni les preuves de l'utilisation d'armes à sous-munitions dans des zones civiles en Ukraine, après avoir récupéré des images et vidéos.


La rédaction de TF1info

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