Selon le ministère ukrainien de la Défense, l'armée russe aurait utilisé des enfants comme "boucliers vivants".Leur but aurait été de se protéger lors de leur retrait des régions de Kiev et de Tcherniguiv.La procureure générale ukrainienne a ouvert une enquête.
"Les ennemis ont utilisé des enfants ukrainiens comme boucliers vivants, lorsqu'ils ont déplacé leurs convois, leurs véhicules, selon les civils locaux". C'est le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a lancé le premier cette accusation, au cours d'une conférence de presse ce vendredi, qui pour l'heure n'a pas été vérifiée de source indépendante.
Selon le même Oleksandr Motuzyanyk, l'objectif poursuivi était de couvrir la retraite des forces russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv : "Les occupants ont utilisé ces enfants comme otages comme une garantie, pour que les civils locaux ne fournissent pas leurs coordonnées aux forces ukrainiennes".
Des bus d'enfants devant des tanks ?
Selon le quotidien The Guardian, la procureure générale ukrainienne est en train de réunir des témoignages, qui rapporteraient des cas où les militaires russes ont eu recours à cette sinistre pratique. Des bus chargés d'enfants auraient ainsi été placé devant des tanks dans le village de Novyi Bykiv, près de la ville assiégée de Tcherniguiv. D'autres cas auraient été "enregistrés dans les secteurs de Sumy, de Kiev, de Tcherniguiv et de Zaporojie", selon la commissaire ukrainienne aux Droits de l'Homme, Lyudmila Denisova.
Si ces exactions supposées demandent vérification, l'armée ukrainienne découvre de nombreuses atrocités au fur et à mesure qu'elle reprend possession des territoires abandonnés par les forces russes. L'ONG Human Rights Watch a ainsi réuni les preuves de nombreux autres cas d'exactions, allant du viol répété aux exécutions sommaires, perpétrées dans les secteurs occupés de Tcherniguiv, Kharkiv et Kiev.
Dans la localité de Boutcha, au nord de la capitale ukrainienne, cinquante-sept corps ont été décomptés dans une fosse commune ce dimanche. Et ce, au lendemain de la découverte d'une vingtaine de corps disséminés à même le sol dans une rue de cette ville que les militaires russes venaient de quitter.