Ukraine : en France, les Russes gonflent les demandes d'asile

TG avec AFP
Publié le 13 octobre 2022 à 8h57

Source : JT 13h WE

Un nombre croissant de personnes fuit la Russie et vient gonfler les rangs des demandeurs d'asile en France.
Entre janvier et fin août, on a recensé presque autant de demandes que sur l'ensemble de l'année précédente.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a des conséquences sur les demandes d'asile en France. Trois semaines après l'appel de Vladimir Poutine à la "mobilisation partielle" pour les Russes et sept mois après le début du conflit, le système d'asile français est confronté à une vague de déserteurs ou simples citoyens opposés à la guerre.

"Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, on observe bien une tendance à la hausse : sur les huit premiers mois de l'année, l'Ofpra a enregistré 1.420 demandes d'asile de ressortissants russes", indique à l'AFP cet organe chargé d'attribuer le statut de réfugié. Soit, entre janvier et fin août, presque autant de demandes que sur l'ensemble de l'année précédente (1.495), alors que le conflit a démarré fin février. 

"La tendance est là"

Une accélération notée même s'"il y a toujours un temps entre un fait et sa répercussion devant l'Ofpra", relève-t-on à l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. "Mais la tendance est là", poursuit l'agence. Et elle s'accentue, confirme le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) Didier Leschi, dont les guichets enregistrent les dossiers ensuite traités par l'Ofpra. Entre août et septembre, "il y a une augmentation de 17%", dit-il, rappelant que l'ordre de mobilisation a été émis le 21 septembre, avec des répercussion qui ne seront connues qu'en octobre.

Selon l'Ofpra, l'augmentation des demandes est intimement liée à l'invasion de l'Ukraine et à l'appel à la mobilisation. "La crainte de la conscription ou de la mobilisation forcée pour prendre part aux combats en Ukraine ou la manifestation d'une opposition politique au conflit par tout moyen sont invoquées dans les demandes d'asile les plus récentes", explique Didier Leschi. Plus marginalement, certaines personnes invoquent une "origine ethnique ukrainienne" ou le fait d'être au sein d'un couple mixte pour réclamer protection. 

Quel sort réserve la France à ces Russes ? Paris veut maintenir un "accueil selon les conventions internationales", selon la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, fin septembre. "Le droit d'asile est en France constitutionnellement reconnu et donc chaque dossier pourra être examiné", avait-elle déclaré. Un examen "sur la base d'une situation individuelle", donc. Tout l'inverse de la "protection temporaire" accordée à tous les Ukrainiens en fuite.


TG avec AFP

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