En cas embargo occidental sur le pétrole russe, Moscou prédit des "conséquences catastrophiques"

F.R.
Publié le 7 mars 2022 à 22h10

Source : JT 20h Semaine

Washington et l'UE envisagent la mise en place d'un embargo occidental sur le pétrole russe.
La Russie a averti que le baril pourrait alors atteindre "300 dollars pour un baril, voire plus".

Au douzième jour de l'invasion russe de l'Ukraine, ce lundi 7 mars, l'Union européenne et ses alliés envisagent de nouvelles sanctions contre Moscou. Parmi elles, la mise en place d'un embargo occidental sur le pétrole russe. Une piste qui a rapidement fait réagir la Russie.

"Il est tout à fait évident que le refus d'acheter le pétrole russe va aboutir à des conséquences catastrophiques pour le marché mondial", a déclaré le vice-Premier ministre russe chargé de l'Énergie, Alexandre Novak. "La flambée des prix risque d'être imprévisible et d'atteindre plus de 300 dollars pour un baril, voire plus", a-t-il affirmé, cité par les agences de presse russes.

Selon lui, il est impossible de remplacer rapidement les livraisons du pétrole russe vers le marché européen par celles d'une source alternative. "Cela prendra plusieurs années et ce sera bien plus cher pour les consommateurs européens qui seront les victimes principales d'un tel scénario", a-t-il averti.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé, dimanche, les 140 dollars vers 23h GMT, proche de son record absolu de 147,50 dollars, atteint en juillet 2008.

Moscou menace l'Occident d'un embargo sur les livraisons de gaz

La déclaration d'Alexandre Novak intervient alors que des sanctions sur les hydrocarbures russes en représailles à l'intervention militaire russe en Ukraine sont actuellement discutées par les États-Unis et l'Union européenne, les Occidentaux ayant déjà pris une série de lourdes sanctions économiques contre Moscou ces derniers jours.

La Russie est "préoccupée" par les discussions sur un éventuel embargo sur son pétrole, qui "sapent les fondements du marché, créent des incertitudes et aboutissent à un préjudice important pour les consommateurs", selon Alexandre Novak.

Sanctions contre la Russie : l’économie paralyséeSource : JT 20h WE

Après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance des territoires séparatistes de l'Est ukrainien en février, les Occidentaux ont également gelé le gazoduc Nord Stream II, reliant la Russie à l'Allemagne.

"Nous avons tout à fait le droit de prendre une décision similaire et de mettre notre embargo sur les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream I", qui achemine du gaz russe vers l'Europe et est rempli actuellement "à 100%", a indiqué le ministre. "Mais nous n'avons pas pris une telle décision pour le moment (...). Bien que les hommes politiques européens nous poussent à cela avec leurs déclarations et accusations", a-t-il souligné.

Alors que la question d'un éventuel embargo a été abordée par les dirigeants français, allemand, britannique et américain à l'occasion d'une visioconférence ce lundi, la Maison Blanche a indiqué que Joe Biden "n'a pas pris de décision à ce stade". D'après sa porte-parole Jen Psaki, "nous avons des capacités et des possibilités différentes".

L'Allemagne en particulier s'oppose à tout embargo sur le gaz russe, dont elle est très dépendante, alors que les États-Unis importent peu de brut russe.


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