La journaliste russe Marina Ovsiannikova a été arrêtée pour avoir "discrédité" l'armée.Elle est devenue célèbre après avoir interrompu un programme à la télévision avec une affiche contre l'offensive en Ukraine.Une pétition demande ce jeudi à Anne Hidalgo que son portrait soit affiché à Paris.
Afficher le portrait de Marina Ovsiannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris. C'est le souhait des signataires d'une tribune adressée ce jeudi à Anne Hidalgo. Cette journaliste russe, devenue célèbre après avoir interrompu un JT avec une affiche contre l'offensive en Ukraine, a été arrêtée il y a une semaine pour avoir "discrédité" l'armée.
"Le 15 mars, le président Macron lui a offert l'asile politique en France. Condamnée à une amende et laissée en liberté en attendant son procès, elle a continué à manifester son opposition à cette guerre", écrivent la vingtaine de signataires de cette tribune. Parmi eux : Elisabeth Badinter, philosophe, l'historien Benjamin Stora ou encore Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes.
Elle risque dix ans de prison
"Le 10 août, elle a été arrêtée. Elle risque dix ans de prison. Nous savons dans quelles conditions d’arbitraire se déroulent les procès dans la Russie de Poutine", poursuit la tribune. Avant de conclure : "Madame la maire, nous vous demandons d’afficher le portrait de Marina Ovsiannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris, comme vous l'avez fait pour d'autres personnes persécutées."
Marina Ovsiannikova, 44 ans et mère de deux enfants mineurs, est actuellement en détention. Les enquêteurs doivent prochainement décider si elle sera placée officiellement en détention provisoire ou restera en liberté dans l'attente de son procès. Elle risque jusqu'à 10 ans de prison, si elle est reconnue coupable par la justice russe.
L'enquête a été ouverte après une action de protestation en solitaire de Marina Ovsiannikova. À la mi-juillet, elle est venue sur un quai près du Kremlin avec une pancarte affirmant que "Poutine est un assassin, ses soldats sont fascistes", des jouets "ensanglantés" étant déposés à ses côtés. Depuis fin juillet, elle a déjà été condamnée à deux reprises à des amendes pour avoir "discrédité" l'armée russe, notamment sur la base de messages critiquant l'offensive en Ukraine publiés sur les réseaux sociaux. Deux condamnations à moins de six mois d'intervalle ouvrent la voie à une affaire au pénal, avec de potentielles conséquences judiciaires beaucoup plus lourdes.