Kiev attend la visite d'Emmanuel Macron : quels dirigeants mondiaux se sont déjà rendus en Ukraine ?

Maëlane Loaëc (avec AFP)
Publié le 1 juin 2022 à 19h22

Source : TF1 Info

Le chef de la diplomatie ukrainienne invite le président français à se déplacer en Ukraine avant la fin du mois.
Si Emmanuel Macron ne veut pas précipiter une visite, de nombreux autres dirigeants ont déjà foulé le sol ukrainien.
Parmi eux : Ursula von der Leyen, Boris Johnson, Justin Trudeau ou encore la Première dame américaine.

Une visite qui se fait attendre : Kiev espère qu'Emmanuel Macron se rendra en Ukraine avant qu'il ne quitte la présidence de l'Union Européenne, le 30 juin prochain. "Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que Monsieur Macron vienne pendant la présidence française de l'UE, et le mieux serait qu'il vienne avec d'autres livraisons d'armes pour l'Ukraine", a déclaré mardi sur LCI le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, y voyant "l'aide la plus précieuse" qui puisse être fournie. 

Lors de l'unique visite sur place d'un membre du gouvernement français, lundi, la nouvelle ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a rencontré son homologue, promettant que la France allait "poursuivre et même de renforcer" ses livraisons d'armement à l'Ukraine. Mais en ce qui concerne Emmanuel Macron, la date d'un éventuel voyage ne doit rien laisser au hasard aux yeux du principal intéressé. "En temps utile, dans les conditions utiles, je ferai ce déplacement" à Kiev, a-t-il répété mardi soir. 

Sa position a donc peu évolué depuis la mi-mars, lorsqu'il disait déjà "ne pas exclure" de se rendre dans la capitale ukrainienne et à Moscou, mais ne vouloir le faire seulement "quand [il considérera] qu'il peut y avoir un résultat utile et tangible". Au même moment, loin des réticences françaises, le bal de dirigeants européens et internationaux commençait à Kiev, sans s'interrompre depuis. 

Plusieurs responsables américains, mais pas Joe Biden

Dernière en date, une délégation de parlementaires américains menée par Mitch McConnell, le chef de la minorité républicaine au Sénat, a été accueillie dans la capitale ukrainienne à la mi-mai par Volodymyr Zelensky. Deux semaines plus tôt, c'est la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui venait afficher la solidarité "sans équivoque" des États-Unis à l'Ukraine lors d'une visite surprise à Kiev, aux côtés d'autres membres du Congrès. Elle emboîtait le pas du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin, présents sur place une semaine plus tôt. 

Le président Joe Biden, lui, ne s'est jamais rendu en Ukraine pour le moment, mais fin mars, il s'est approché à 80 km de sa frontière, lors d'un voyage à Rzeszow, dans le sud de la Pologne. L'occasion pour lui de saluer le courage du peuple ukrainien et d'accuser Vladimir Poutine d'être un "criminel de guerre". Son épouse a quant à elle passé la frontière : le 8 mai, la Première dame Jill Biden a rencontré son homologue ukrainienne Olena Zelenska, qui signait là sa première apparition en public depuis le début du conflit. Un rendez-vous pris à Oujhorod, dans l'est du pays, dans une école proche de la frontière slovaque.

Les dirigeants européens à la file indienne

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, accompagnée du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell, figure parmi les premiers responsables du Vieux continent à avoir foulé le sol ukrainien. Le 8 avril, elle s'est recueillie devant les fosses communes creusées à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, devenue symbole de la violence du conflit après la découverte début avril de dizaines de cadavres après le départ des forces russes. "Je suis ici à Kiev avec vous aujourd'hui pour adresser un message très fort : l'UE est à vos côtés. Nous sommes à vos côtés", avait-elle déclaré. 

Quant au président du Conseil européen Charles Michel, le déplacement n'a pas été de tout repos : lors d'une visite surprise le 9 mai dernier à Odessa, grande ville du sud du pays actuellement visée par un blocus russe, il a été forcé de s'abriter, muni d'un gilet pare-balles, à cause des frappes dans la région. "Le Kremlin veut supprimer votre esprit de liberté et de démocratie. Je suis totalement convaincu qu'il n'y arrivera jamais", avait-il affirmé dans un message vidéo publié sur Twitter. 

Outre les représentants de l'UE, nombreux sont les responsables de pays membres à avoir également poussé la porte de la présidence ukrainienne. Dès la mi-mars, ce sont les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène qui se sont rendus sur place. Courant avril, s'ajoutent aussi le chancelier autrichien Karl Nehammer, ainsi que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et la cheffe du gouvernement danois Mette Frederiksen. Et tout dernièrement, le 26 mai, la Première ministre finlandaise Sanna Marin, dont le pays vient de soumettre sa demande d'adhésion à l'Otan.

Hors UE, le Premier ministre britannique Boris Johnson avait signé une visite remarquée le 9 avril dernier : il s'était accordé un entretien en tête-à-tête avec le président ukrainien, pour y montrer le "soutien indéfectible au peuple ukrainien" du Royaume-Uni et annoncer l’envoi de matériel militaire supplémentaire. "D’autres États démocratiques occidentaux doivent suivre l’exemple du Royaume-Uni", avait alors réagi son hôte. Escortés par des soldats mais sans protection, les deux hommes avaient déambulé dans les rues de la capitale, quasi vides, et échangé quelques mots avec de rares passants. 

Une visite sous les frappes russes pour le chef de l'ONU

Lors de sa visite à Kiev le 28 avril dernier, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait quant à lui appelé Moscou à "accepter de coopérer" avec la Cour pénale internationale dans l'enquête sur de possibles crimes de guerre. Une visite sous le feu de frappes russes, assumées par Moscou, qui avait coûté la vie à une journaliste. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait alors regretté dans une adresse vidéo "qu'une humiliation aussi brutale et délibérée des Nations Unies soit restée sans réponse".

Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, avait quant à lui dénoncé d'"odieux crimes de guerre" qu'il a imputés à Vladimir Poutine lors d'un passage le 8 mai à Kiev et dans la ville voisine d'Irpin, où l'Ukraine accuse la Russie de massacres de civils, promettant que le dirigeant russe "devra rendre des comptes".


Maëlane Loaëc (avec AFP)

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