Guerre en Ukraine : la Croix-Rouge craint le "scénario du pire" à Marioupol, assiégée par l'armée russe

par Léa COUPAU
Publié le 13 mars 2022 à 18h55

Source : JT 20h WE

Ce dimanche, le Comité international de la Croix-Rouge met en garde contre "le scénario du pire" dans Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.
Il appelle à un accord entre Moscou et Kiev pour mettre en place des couloirs humanitaires.

Au 18e jour de la guerre, Marioupol est en proie à un déluge de feu. Depuis plus de deux semaines, la ville côtière, située au sud-est de l'Ukraine, est la cible d'intenses frappes russes, touchant immeubles, supermarchés, hôpitaux. Ce dimanche, le Comité international de la Croix-Rouge craint le "scénario du pire", si Moscou et Kiev "n'arrivent pas d'urgence à un accord humanitaire".

Dans un communiqué, il appelle "toutes les parties impliquées dans les combats à donner la priorité aux impératifs humanitaires", alors qu'un dernier bilan fait état d'au moins 2100 morts dans la ville depuis l'offensive russe. Pour ce faire, "le CICR est prêt à agir comme intermédiaire neutre" entre les deux belligérants, insiste Peter Maurer, président du Comité.

Sans eau, sans nourriture et sans électricité

"Le temps est compté pour des centaines de milliers de personnes piégées dans les combats", poursuit-il, ajoutant que "l'histoire jugera avec horreur ce qui est en train de se passer." Car "la souffrance humaine est immense", souligne-t-il, indiquant que la population est forcée de se réfugier dans des abris souterrains sans chauffage.

Vendredi, Médecins Sans Frontières (MSF) déplorait une situation "quasi désespérée" où les habitants manquaient de vivres, d'eau, de gaz, d'électricité et de communications. "Le bruit de la guerre est constant", a, par ailleurs, raconté, ce dimanche, le responsable opérationnel du CICR à Marioupol, Sasha Volkov.

Sans cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine, les couloirs humanitaires apparaissent donc être la seule solution pour sauver les habitants. Mais pour qu'ils fonctionnent, Moscou et Kiev doivent être d'accord sur les modalités, les horaires et les localisations précises, prévient la Croix-Rouge.

Il faut également que les combattants aient le temps d'être prévenus tout le long de la chaîne de commandement, ainsi que les civils, alors que les communications sont souvent difficiles, continue-t-elle.  "Il est aussi important que les parties nettoient les voies de passage de tout obstacle", ajoute Peter Maurer.

Des "terroristes expérimentés"

Ces derniers jours, plusieurs tentatives d'acheminer de l'aide humanitaire vers la ville avaient été lancées. Jeudi, Moscou avait notamment promis l'ouverture quotidienne de couloirs vers la Russie pour mettre aux Ukrainiens de fuir la guerre. Dans la soirée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé l'armée du maître du Kremlin d'une "attaque" de char sur un des couloirs humanitaires vers Marioupol. Il a aussitôt qualifié l'acte de "terreur effrontée, de la part de terroristes expérimentés". "Les troupes russes n'ont pas cessé le feu (...). Le monde entier doit le savoir", a-t-il fustigé.

Ce dimanche, le CICR réclame "un accord précis, fonctionnel et sans délais pour que les civils qui souhaitent partir puissent se mettre en sûreté et pour que l'aide vitale puisse atteindre ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas partir", insiste le communiqué.


Léa COUPAU

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