Dans un lapsus jeudi, le président américain a annoncé une possible collaboration entre la Suisse et l'Otan.Le pays helvétique est pourtant farouchement neutre depuis des années.Joe Biden voulait en réalité aborder l'adhésion de la Suède et la Finlande à l'Alliance transatlantique.
Après avoir confondu Iraniens et Ukrainiens, voilà que Joe Biden annonce une possible collaboration entre la Suisse et l'Otan. Un nouveau lapsus du président américain lors de sa conférence de presse, ce jeudi, en clôture du sommet de l'Alliance à Madrid. Le chef de l'État démocrate a ainsi envisagé le plus improbable scénario diplomatique, à savoir une participation à l'Alliance militaire occidentale de la Suisse, farouchement neutre.
Dans son discours, le président américain a relaté les étapes précédant la décision historique prise par l'Otan de s'élargir à la Suède et la Finlande, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Parmi ces étapes : une visite du président finlandais Sauli Niinistö à la Maison Blanche.
Science-fiction diplomatique
C'est lors de cette anecdote que le président américain dérape : il raconte que dans le bureau ovale, le chef d'État finlandais a suggéré "d'appeler la dirigeante de la Suisse". Une erreur très rapidement corrigée par le leader américain, qui préfère alors prendre la chose à la légère. "La Suisse... Mon Dieu... Mon Dieu... J'ai décidément vraiment très envie que l'Otan s'étende", s'est-il amusé, avant de préciser qu'il parlait bien, en réalité, de la Suède.
BIDEN: "We got on the telephone, he suggested we call the leader of, uh, of Switzerland. Switzerland! My goodness. I'm getting really anxious here about expanding NATO, of Sweden!" pic.twitter.com/nM7Yy4tGAQ — RNC Research (@RNCResearch) June 30, 2022
Stockholm et Helsinki, traditionnellement non-alignés sur le plan militaire, ont en effet décidé de demander leur intégration à l'Otan, une étape majeure pour l'organisation. En revanche, une adhésion de la Suisse à l'Alliance, pays synonyme de neutralité, relève de la science-fiction diplomatique.
Le pays a toujours refusé de prendre parti, et ce, malgré quelques initiatives récentes qui ont ravivé le débat dans le pays helvétique sur ce sacro-saint principe. L'État alpin s'est rallié aux sanctions européennes contre la Russie et va siéger, durant deux ans, comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
Erreurs à répétition
Si ce nouveau lapsus de Joe Biden a fait le tour des réseaux sociaux, le président américain n'en est pas à sa première erreur du genre. En mars, dans son discours sur l'état de l'Union devant le Congrès américain, il avait ainsi confondu les Iraniens avec les Ukrainiens. Évoquant l'invasion russe de l'Ukraine, il avait affirmé que "dans la bataille entre la démocratie et l'autocratie, les démocraties sont au rendez-vous" avant d'assurer, évoquant Vladimir Poutine : "Il peut encercler Kiev avec des chars, mais il ne gagnera jamais le cœur et les âmes des Iraniens."
En mai dernier, ses déclarations concernant Taïwan avaient également provoqué un vif débat, alors qu'il avait annoncé que les États-Unis défendraient militairement l'île si elle était attaquée par la Chine. Un véritable changement de doctrine alors que Washington a toujours entretenu l'ambigüité sur cette question délicate. Une erreur qui avait été corrigée dès le lendemain, mais qui a soulevé des questions sur la capacité du président de 79 ans à se présenter en leader du monde libre.
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