Guerre en Ukraine : la contre-offensive ukrainienne se fait attendre

Guerre en Ukraine : l’armée ukrainienne dépend de ses alliés pour son armement

Julien Moreau avec AFP
Publié le 10 juin 2022 à 7h42
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Le stock d’armement de fabrication russe et soviétique appartenant aux Ukrainiens serait épuisé, selon un responsable militaire américain.
Kiev serait donc plus que jamais dépendante de ses alliés occidentaux.

Face à un conflit qui s’éternise sur ses terres, l'Ukraine aurait épuisé tout son armement de fabrication russe et soviétique. Le pays dépendrait, exclusivement, des armes que lui fournissent ses alliés étrangers, notamment de l'artillerie occidentale, selon plusieurs sources militaires américaines. 

Depuis le 24 février, premier jour de l’invasion de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays occidentaux ont voulu se mobiliser pour soutenir Kiev qui a demandé de l’aide, des armes et des munitions. Toutefois, les alliés de l’Ukraine ont rapidement fait comprendre qu’ils ne souhaitaient pas que leurs armes de pointe tombent aux mains de l’armée russe. 

"Disparu de la surface de la planète"

C’est pour cela qu’il a été demandé aux autres pays du bloc soviétique de fournir des munitions standards soviétiques adéquats aux armes des soldats ukrainiens Mais même ces stocks ont été épuisés et l'arsenal européen de fabrication russe "a disparu de la surface de la planète", a indiqué un responsable militaire à l'AFP.

Les États-Unis et les autres alliés de l'Otan se sont retrouvés dans l’obligation de fournir du matériel plus sophistiqué à l’Ukraine. Washington a commencé à remettre à l'Ukraine de l'équipement lourd comme des obusiers Howitzers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme les lance-roquettes Himars qui ont été livrés en Ukraine cette semaine. 

Des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée supérieure à celles de l'armée russe. Ce système d'artillerie léger a la possibilité de tirer des missiles sur une portée de 80 km, un atout de taille pour les forces ukrainiennes. Attention, Kiev a dû s’engager à ne pas utiliser ces armes sur le territoire russe. La portée des missiles tirés par les Himars est près de deux fois supérieure à ce que possédait jusque-là l'Ukraine, une aide qui pourrait avoir le pouvoir de changer la donne dans certaines régions comme le Donbass.

Si Kiev a besoin de plus d’équipements militaires pour lutter contre la Russie, Washington a déclaré que ce premier envoi est un ballon d'essai pour s'assurer que la technologie des Himars ne tombe pas entre des mains ennemies et que les Ukrainiens emploient à bon escient ce matériel coûteux et sensible.

"Flux continu de munitions"

Mais cela n'a pas empêché le Pentagone de préparer la prochaine tranche d'aide militaire. Des Himars supplémentaires et leurs munitions ont été prépositionnés en Allemagne, et ils seront envoyés en Ukraine si l'expérience avec les quatre premiers exemplaires s'avère positive. Les États-Unis s’impliquent tellement dans ce conflit que des experts ont alerté sur un risque de pénurie en cas de multiplication des conflits à travers le monde. Pour eux, il faudra un temps considérable pour remplacer une grande partie de l’équipement envoyé en Ukraine. 

Les alliés ont pour volonté de s'efforcer de coordonner leur assistance militaire à Kiev, et de la synchroniser de façon à ce que les forces ukrainiennes reçoivent un "flux continu de munitions", mais aussi de pièces détachées et d'armement léger, a expliqué un autre responsable militaire américain.

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Si l'armement occidental a donné l'impression d'arriver au compte-goutte en Ukraine, c'est tout simplement une volonté des alliés, ces derniers veulent s'assurer que Kiev est capable de l'absorber en toute sécurité et de limiter les risques de bombardement de ses stocks de munitions. Si les pays occidentaux venaient à fournir massivement l’Ukraine en armes et en munitions, la destruction des stocks par l’armée russe pourrait avoir un impact catastrophique.

Le groupe de contact pour l'Ukraine, créé par le ministre de la Défense américain Lloyd Austin, dont la première réunion a eu lieu à Ramstein, en Allemagne, en présence d'une quarantaine de pays, doit se réunir, à nouveau, le 15 juin à Bruxelles.


Julien Moreau avec AFP

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