L'Union européenne a décidé de fixer dès ce lundi un seuil maximal de 60 dollars pour le baril de pétrole russe, et de décréter un embargo sur ses approvisionnements par la voie maritime.Mais il ne faut pas craindre, pour l'heure, une hausse des tarifs des carburants ni même des pénuries, selon Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les alliés de Kiev tentent de maintenir une délicate position d'équilibriste : limiter les revenus de la Russie en restreignant ses ventes de pétrole, sans pour autant pénaliser le marché international en le privant totalement du deuxième exportateur de brut au monde. Dans cette perspective, l'Union européenne (UE), le G7 et l'Australie ont décidé, à compter de ce lundi 5 décembre, de plafonner les prix du baril de pétrole russe à 60 dollars. Ce même jour, Bruxelles applique aussi dans toute l'Union un embargo sur le pétrole russe acheminé par la voie maritime.
Désormais, seul le pétrole vendu à un prix égal ou inférieur à 60 dollars le baril pourra toujours être livré. Au-delà de ce tarif, les entreprises basées dans les pays de l'UE, du G7 et en Australie n'auront plus le droit de fournir les services permettant le transport maritime du brut. Un plafonnement supplémentaire sera décrété à partir du 5 février 2023 sur tous les produits pétroliers russes, y compris, donc, les produits raffinés, comme le gazole. Autant de restrictions qui ne risquent toutefois pas d'affecter les prix des carburants en France, ni même les stocks, estime auprès de TF1info Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières.
La France pourrait-elle être affectée par la décision de plafonnement du prix du pétrole russe ?
Il reste encore quelques incertitudes autour de cette décision, mais le plafonnement n'aura pas de conséquence sur l'approvisionnement de la France, puisqu'à partir d'aujourd'hui, aucun pétrole russe ne pourra de toute façon entrer sur notre territoire par la voie maritime. Quant au gazole russe, il sera également plafonné à partir de février.
Par ailleurs, il n'y a pas de raison objective à ce que ces décisions aient un effet sur les prix de façon évidente. Les tarifs pétroliers, définis à l'échelle mondiale pour le pétrole brut ou continentale pour le gazole, n'ont pas de raison d'évoluer ni à la hausse ni à la baisse du fait de ce plafonnement. Je reste prudent, car l'embargo pourrait avoir des conséquences que nous n'avons pas prévues, mais je continue de penser qu'il y a très peu de chance pour que cela ait un impact sur les prix à la pompe en France.
Comment expliquer cette stabilité ?
Le pétrole brut est facturé aujourd'hui sur le marché mondial à 86 dollars par baril de Brent. Et chaque pétrole brut sur la planète voit son tarif fixé par rapport à celui-ci, avec une prime ou un rabais, décrétés en temps normal en fonction de sa qualité ou d’autres considérations pratiques. Or dès le début de la guerre en Ukraine, de nombreux acteurs ont décidé de baisser voire d'arrêter leurs achats de pétrole russe. Les vendeurs ont ainsi été obligés d'accorder une remise à leurs clients. On estime que le baril de pétrole russe est aujourd'hui vendu 25 à 30 dollars moins cher que le baril de Brent, à savoir entre 61 et 66 dollars. Le plafond à 60 dollars est de ce fait très proche de la fourchette actuelle.
En revanche, le prix du baril du brut peut varier dans les semaines qui viennent. Par exemple, si la Chine met fin à ses confinements et redémarre son économie, la demande pétrolière chinoise va reprendre, ce qui va faire remonter le prix du baril. Si à l'inverse, elle est contrainte de confiner massivement, cela va faire chuter les prix. D'autres facteurs que ce plafonnement du pétrole russe pourraient ainsi faire varier les prix dans les jours, les semaines ou les mois qui viennent.
Ces différentes restrictions risquent-elles en revanche de créer une pénurie de carburants en France ?
Les dernières statistiques dont nous disposons remontent à 2021 : la France avait acheté environ 9,5% de son pétrole brut à la Russie, pas de quoi donc créer une dépendance. Même si ce chiffre tombe désormais à zéro à compter de ce lundi, il n'y a pas de risque de pénurie. Quant au gazole russe, il a représenté 30% des importations de l'Hexagone l'an passé, soit 15% de la demande française. Son prix sera plafonné à compter de février, mais l'on sait d'ores et déjà que l'on saura trouver de quoi
s'approvisionner ailleurs. Le risque de pénurie devrait là aussi être écarté. Quant au sans-plomb, la France est auto-suffisante.
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