Sans nouveau financement du Congrès, l'aide américaine durera "quelques mois", a prévenu la Maison Blanche, mardi.Les aides occidentales ont permis à Kiev de gagner une victoire "opérationnelle" en mer Noire.Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures.
C'est le premier contributeur mondial à l'aide ukrainienne. Alors la menace de la fin de l'assistance américaine à l'Ukraine est dans tous les esprits. Sans nouveau financement du Congrès, l'aide des États-Unis ne durera que "quelques mois", a prévenu la Maison Blanche ce mardi 3 octobre. Une manière de faire pression sur la scène nationale, quand Joe Biden continue de rassurer ses alliés sur la scène internationale. Le moment est d'autant plus crucial que la contre-offensive de Kiev porte ses fruits. D'après Londres, l'armée ukrainienne a infligé sa première "défaite opérationnelle" à la Russie en mer Noire. On fait le point sur les informations de ces dernières 24 heures.
Une victoire de Kiev et un soutien qui s'effrite
Washington met la pression. Un porte-parole de la Maison Blanche a averti mardi que "le temps joue" contre les Occidentaux en matière de soutien à l'Ukraine. Si le Pentagone a encore "suffisamment de capacités de financement pour répondre aux besoins de l'Ukraine sur le champ de bataille pendant encore un peu plus longtemps", la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a souligné avoir "besoin que le Congrès agisse pour garantir qu'il n'y ait pas d'interruption de notre soutien". John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a précisé que la durée exacte dépendrait des besoins de l'armée ukrainienne et de ce qui se passe "sur le champ de bataille", alors que l'hiver approche.
Joe Biden veut rassurer. Un coup de pression à l'opposé du ton employé par Joe Biden. Lors d'une conférence téléphonique avec plusieurs dirigeants de pays alliés des États-Unis, le président américain s'est voulu rassurant. Il a indiqué qu'il restait "optimiste à propos de la poursuite du soutien des deux partis (américains) et des deux chambres" du Congrès américain à l'Ukraine, au moment où cette assistance fait l'objet de discussions budgétaires très difficiles. Une source diplomatique française a dit que "le coup de fil s'était monté très rapidement", et ajouté que Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, avait "réitéré la fermeté de l'engagement français auprès des Ukrainiens". "C'était la tonalité générale de l'échange", a indiqué cette source.
Les remerciements de Kiev. Si Volodymyr Zelensky n'a pas réagi à proprement parler à la crise politique qui se joue outre-Atlantique, il a tenu à évoquer le caractère essentiel de l'aide occidentale. Dans son traditionnel discours sur les réseaux sociaux, le président ukrainien a affirmé que "dans les semaines à venir, nous sommes déterminés à travailler activement avec nos partenaires pour fournir à nos guerriers davantage d'armes et de munitions". Volodymyr Zelensky a également confié qu'il travaillait pour acquérir "des systèmes de défense aérienne et des missiles" avant de remercier "tous ceux qui aident l'Ukraine"
Une "défaite opérationnelle" en mer Noire. Il faut dire que la contre-offensive de Kiev porte ses fruits. Notamment en Crimée. Si bien que selon le ministre britannique de la Défense, les forces russes ont dû reculer en mer Noire ces dernières semaines face aux assauts ukrainiens. La marine de Moscou a dû se retrancher dans des ports "à partir desquels elle ne peut pas avoir d'effet sur l'Ukraine", selon James Heappey, qui a décrit une "défaite opérationnelle".
Les "échecs" ukrainiens aux yeux de Moscou. Un constat qui n'est évidemment pas celui de Moscou. Bien au contraire. Le ministre russe de la Défense a pour sa part assuré mardi que les tentatives ukrainiennes de percer les défenses russes sur les fronts est et sud avaient "échoué", près de quatre mois après le début de la contre-offensive des forces de Kiev. Devant l'état-major russe, Sergueï Choïgou a affirmé que les forces russes sont parvenues à "considérablement affaiblir le potentiel de combat de l'ennemi et à lui infliger de sérieux dégâts".