La capitale russe et sa région ont été la cible d'une rare attaque de drones, imputée par Vladimir Poutine à l'Ukraine, ce dont elle se défend.Kiev a essuyé de son côté une nouvelle vague de frappes meurtrières, dans la continuité des derniers jours.Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures du conflit.
Moscou ciblée par des drones. Une attaque de drones sans précédent, mardi 30 mai, a visé la capitale russe et sa région, sans toutefois faire de blessés graves. Plusieurs drones se sont abattus à l'aube sur des immeubles Moscou, située à plus de 500 kilomètres de l'Ukraine, prenant de court des habitants pour qui le conflit semblait lointain. Selon les autorités russes, huit drones ont été détectés dans la capitale et dans sa région, tous ont été neutralisés, mais certaines épaves sont tombées sur des habitations. Deux personnes ont été légèrement blessées, a indiqué le maire de Moscou, Sergueï Sobianine.
Si l'Ukraine a démenti toute implication, Vladimir Poutine l'a accusée de vouloir "terrifier la Russie" et "intimider les citoyens russes". Il a estimé que cette attaque était une riposte à une récente frappe russe sur le quartier général des services de renseignement militaires ukrainiens, une attaque dont Kiev n'a pas fait état récemment. La diplomatie russe a par ailleurs accusé les pays occidentaux d'être responsable, par leur soutien à l'Ukraine, de l'attaque "irresponsable" contre Moscou. Les États-Unis ont de leur côté une nouvelle fois répété leur position de principe mardi, à savoir qu'ils "ne soutiennent pas les attaques à l'intérieur de la Russie".
Nouvelle vague de frappes meurtrières à Kiev. Bien que spectaculaire et inédite par son ampleur, l'attaque contre Moscou reste modeste par rapport aux vagues de missiles et de drones russes que la capitale ukrainienne subit depuis plusieurs jours. Une personne a encore été tuée et onze habitants ont été blessés à Kiev dans la nuit de lundi à mardi dans une nouvelle salve, la troisième en 24 heures, selon les autorités locales. L'armée de l'air ukrainienne a déclaré avoir abattu 29 drones explosifs de fabrication iranienne sur 31 lancés dans la nuit de lundi à mardi, "presque tous près de la capitale et dans le ciel de Kiev".
1,5 million de passeports russes distribués dans les régions occupées
Un mort dans la région de Belgorod. Une personne a été tuée et deux autres blessées mardi dans un bombardement ukrainien sur un centre pour déplacés dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a annoncé le gouverneur Viatcheslav Gladkov. Selon lui, les deux blessés sont "dans un état grave en soins intensifs". La région a été visée à de multiples reprises par des bombardements ukrainiens, ainsi que par des tentatives d'incursion de groupes armés venus d'Ukraine.
Passeports russes. La Russie a distribué 1,5 million de passeports aux habitants des régions qu'elle occupe en Ukraine, a affirmé mardi le Premier ministre Mikhaïl Michoustine, un moyen pour Moscou de renforcer son emprise sur ces territoires. Des habitants de ces régions, interrogés plus tôt en mai par l'AFP, avaient expliqué subir des pressions pour obtenir un passeport russe, qui est devenu nécessaire pour toute une série de procédures administratives sur place. La Russie a revendiqué en septembre 2022 l'annexion de quatre régions d'Ukraine qu'elle occupe partiellement.
Attaques contre le système de santé. Plus d'un millier d'attaques contre les établissements de santé, les fournitures et les moyens de transport de santé, y compris les ambulances, ont été recensées depuis le début de l'invasion russe, le nombre le plus important jamais enregistré lors d'une situation d'urgence humanitaire, a annoncé mardi l'OMS. Ces offensives ont fait au moins 101 morts et de nombreux blessés, a-t-elle souligné, dénonçant "une violation du droit international humanitaire".
"Un pas dans la bonne direction" à Zaporijia
Protéger Zaporijia. Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est dit "encouragé" par les réactions de la Russie et de l'Ukraine aux cinq "principes concrets" qu'il a présenté mardi pour éviter un "accident nucléaire" à la centrale ukrainienne de Zaporijia. "Aujourd'hui représente un pas dans la bonne direction concernant la sécurité de la centrale", a déclaré Raphaël Grossi devant le Conseil de sécurité de l'ONU. S'il reste toujours inquiet face à une possible "catastrophe" nucléaire, il a toutefois salué "l'expression de soutien pour notre travail (...) y compris pour les cinq principes établis aujourd'hui". Depuis des mois, il mène des négociations pour assurer la protection de ce site du sud-est de l'Ukraine, où la situation est jugée très précaire du fait des bombardements liés aux combats, et a présenté mardi devant le Conseil à New York ses "principes de bases nécessaires pour empêcher un accident nucléaire".
Nouvelle tranche d'aide. L'Ukraine a rempli les critères permettant un nouveau versement par le Fonds monétaire international (FMI) de 900 millions de dollars dans le cadre d'un plan d'aide à la reconstruction de 15,6 milliards, a annoncé mardi l'institution financière. Le FMI et Kiev ont signé un accord d'étape sur la politique de réformes exigée en contrepartie. Le conseil d'administration de l'organisme international devra maintenant examiner le texte et autoriser le déblocage des fonds prévus dans le cadre du plan validé fin mars. Un premier versement de 2,7 milliards de dollars avait alors été effectué.
Des restrictions prolongées sur les céréales ukrainiennes ? Le commissaire européen à l'Agriculture a jugé mardi nécessaire de prolonger "au moins" jusqu'à fin octobre, et voire "jusqu'à la fin de l'année", les restrictions imposées par cinq États de l'UE voisins de l'Ukraine sur l'importation de céréales ukrainiennes. Ces restrictions courent pour le moment jusqu'au 5 juin. Leur possible prolongation a été décriée par Kiev et une partie des Vingt-Sept, dont la France et l'Allemagne.
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