Avancée de Kiev, barrage de Kakhovka, conversation russo-américaine... Le point sur la situation en Ukraine

La bataille pour Kherson serait-elle sur le point de commencer ? Les deux camps semblent s'y préparer en tout cas. Après avoir reconnu, pour la première fois depuis le début de la contre-offensive ukrainienne, les difficultés de son armée dans cette ville du sud de l'Ukraine, la Russie a annoncé que ses habitants allaient être évacués. Dans le même temps, Kiev a revendiqué de nouvelles avancées dans cette région stratégique. Le point sur la situation en ce 241e jour de guerre.

La contre-offensive de Kiev. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité vendredi soir dans une vidéo des "bons résultats" de son armée dans la région de Kherson, affirmant que plus de 30 blindés russes avaient été capturés. Sur le terrain, un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a fait état de "88 localités reprises" aux forces russes dans cette zone située dans le sud de l'Ukraine.

De leur côté, les autorités russes ont annoncé la mort de quatre personnes, dont deux journalistes, lors d'un bombardement nocturne sur un pont enjambant le fleuve Dniepr à Kherson. La télévision russe a notamment diffusé des images d'une voiture endommagée et d'un embouteillage de véhicules attendant pour traverser le fleuve. L'armée ukrainienne a nié avoir visé des civils.

Face à l'avancée des forces ukrainiennes, les forces prorusses ont exhorté les civils à se déplacer sur la rive gauche du Dniepr. L'administration prorusse prévoit d'évacuer "50.000 à 60.000" personnes en quelques jours. "La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense", a affirmé un responsable de l'occupation russe à Kherson, Kirill Stremooussov.

Conversations. Les ministres de la Défense russe Sergueï Choïgou et américain Lloyd Austin se sont entretenus au téléphone. À l'issue de cet entretien, le chef du Pentagone a souligné la nécessité de garder des "canaux de communication" ouverts. Lloyd Austin a également parlé avec son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, réitérant "l'engagement inébranlable des États-Unis à soutenir la capacité de l'Ukraine à contrer l'agression de la Russie".

Barrage de Kakhovka. L'Ukraine a réclamé vendredi une mission d'observation internationale au barrage de Kakhovka, en amont de Kherson sur le fleuve Dniepr, où elle accuse la Russie de "préparer consciemment le terrain pour une catastrophe de grande ampleur".

Volodymyr Zelensky avait accusé jeudi les forces russes d'avoir "miné le barrage et les unités de la centrale hydroélectrique de Kakhovka", une des plus grandes infrastructures du genre en Ukraine. Les autorités d'occupation russe de Kherson ont, elles, démenti tout minage du barrage.

Blocage. Vendredi, Volodymyr Zelensky a également accusé la Russie de retarder à dessein le passage des navires chargés de céréales ukrainiennes, alors que leur blocage avant un accord en juillet avait provoqué la flambée des cours mondiaux. "Plus de 150 navires sont dans une file d'attente pour remplir les obligations contractuelles d'approvisionnement de nos produits agricoles. Il s'agit d'une file d'attente artificielle, apparue uniquement parce que la Russie retarde délibérément le passage des navires", a déclaré le chef de l'État dans une vidéo. Depuis l'accord permettant de reprendre les exportations de céréales ukrainiennes, stoppées au début de la guerre, la Russie s'est montré critique, affirmant que ses propres exportations étaient entravées par les sanctions.