Un cessez-le-feu de 36h a été décrété par Poutine à l’occasion du Noël orthodoxe.Après Paris, Berlin et Washington ont annoncé l’envoi de nouveaux chars en Ukraine.Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures.
Un répit de 36 heures. Vladimir Poutine a ordonné jeudi 5 janvier à ses forces armées d'appliquer un cessez-le-feu en Ukraine les 6 et 7 janvier, à l'occasion du Noël orthodoxe et à l’appel du patriarche Kirill. "J'instruis le ministre russe de la Défense d'introduire un régime de cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine à partir de 12h le 6 janvier de cette année jusqu'à 24h le 7 janvier", a communiqué le Kremlin. Mais cette annonce ne trompe personne. Pour Joe Biden, interrogé à la Maison Blanche, le président russe "était prêt à bombarder des hôpitaux, des crèches et des églises (...) le 25 décembre et lors du Nouvel an (...) Il cherche à se donner de l'air".
Le cessez-le-feu a été accepté, mais dénoncé par Kiev. "Ils veulent maintenant utiliser Noël comme une excuse pour arrêter, au moins temporairement, l'avancée de nos hommes dans le Donbass et pour acheminer près de nos positions du matériel, des munitions et des hommes mobilisés", a ainsi estimé Volodymyr Zelensky. "Qu'est-ce que cela va leur apporter ? Seulement des morts supplémentaires. Tout le monde dans le monde sait comment le Kremlin utilise les répits de la guerre, pour continuer la guerre avec encore plus de vigueur."
La guerre "a atteint un tournant". Les États-Unis et l'Allemagne vont livrer à l'Ukraine des blindés d'infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand, faisant franchir une nouvelle étape au soutien militaire occidental à Kiev dans la lutte contre l'invasion russe. "La guerre en Ukraine a atteint un tournant", a déclaré le président américain en ajoutant que "les Russes ne se (relâchaient) en rien" et en annonçant une augmentation du soutien américain à l'Ukraine.
L'Allemagne, sous pression internationale pour renforcer son assistance militaire à l'Ukraine, s'est aussi engagée à fournir une batterie de défense antiaérienne Patriot, comme l'ont déjà fait de leur côté les États-Unis. Cette annonce fait suite à une conversation téléphonique entre le président américain Joe Biden et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui ont exprimé leur "détermination commune" à soutenir Kiev, selon un communiqué de l'exécutif américain. "Pour gagner plus vite, nous avons besoin de chars", a d’ailleurs tweeté la défense ukrainienne en réaction. La veille, Paris avait annoncé l’envoi de blindés, des "chars de combat légers" AMX-10RC. "C'est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes", s’était alors félicité Emmanuel Macron.
Poutine ouvert à des négociations. Lors d'une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé à une trêve en Ukraine, Vladimir Poutine a "répété que la Russie était ouverte à un dialogue sérieux - à condition que les autorités de Kiev se conforment aux exigences bien connues et exprimées à plusieurs reprises et tiennent compte des nouvelles réalités territoriales", selon un communiqué du Kremlin. Moscou a revendiqué en septembre l'annexion de quatre régions ukrainiennes, comme la Crimée avant cela, en mars 2014.
Mais Volodymyr Zelensky refuse toujours de négocier avec Vladimir Poutine, insistant sur l'objectif du retour de tous les territoires occupés dans le giron de Kiev par la voie militaire. Plusieurs conditions doivent alors être remplies, a rappelé le dirigeant ukrainien dans son allocution du mercredi 3 janvier : "Tous les éléments de sécurité, notre intégrité territoriale, le retrait complet des troupes russes du territoire de l’Ukraine et la pleine garantie de justice, c’est-à-dire la punition de tous les coupables de cette agression et des crimes contre l’Ukraine et les Ukrainiens, ainsi que l’indemnisation de tous les dommages causés à l’Ukraine au détriment des avoirs de l’État terroriste."
Pas d'information sur la santé de Poutine. Le locataire du Kremlin est-il "mourant", comme l'a assuré un haut responsable des services de renseignements ukrainien à la télévision américaine ? À ce stade, l'information n'a pas été "confirmée", selon le Quai d'Orsay. Invitée de LCI, la ministre des Affaires étrangères s'est exprimée sur le sujet en supposant, évoquant les Ukrainiens : "Peut-être le pensent-ils, peut-être cela fait partie des vœux qu’ils expriment, je crois d’ailleurs que c’est en ce sens que la personne que vous citez s’est exprimé en disant ‘je l’espère’". Ce n'est pas la première fois que l'état de santé du locataire du Kremlin se retrouve au cœur du débat. Des rumeurs le disant gravement malade, d'un cancer ou de la maladie de Parkinson, circulent depuis des années et se sont intensifiées depuis l'invasion russe en Ukraine, en février 2022.