Ukraine : plus de 600 jours de guerre

Kiev demande "un signal clair" de l'Otan, un tête-à-tête Poutine-Prigojine... Le point sur la situation en Ukraine

par Y.R. avec AFP
Publié le 11 juillet 2023 à 7h54, mis à jour le 11 juillet 2023 à 8h20

Source : TF1 Info

La future adhésion de l'Ukraine à l'Otan va être au cœur des débats lors du sommet capital de l'Alliance, qui s'ouvre mardi 11 juillet en Lituanie.
La veille, le Kremlin a révélé que Vladimir Poutine avait rencontré le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, quelques jours après sa rébellion ratée.
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Volodymyr Zelensky attend "un signal clair" de l'Otan. Les dirigeants des 31 pays de l'Otan sont réunis, mardi 11 et mercredi 12 juillet, pour un sommet crucial à Vilnius, en Lituanie, aux portes de la Russie, afin d'envoyer un message de soutien à Kiev, qui attend des engagements sur une future adhésion à l'Alliance transatlantique. "L'Ukraine mérite de faire partie de l'Alliance. Pas maintenant car maintenant, c'est la guerre, mais nous avons besoin d'un signal clair et ce signal est nécessaire dès maintenant", a insisté, lundi 10 juillet, sur Telegram, le président Volodymyr Zelensky, qui est attendu sur place. 

Tous les pays membres reconnaissent que la perspective  d'intégrer l'Ukraine à l'Otan n'est pas envisageable tant que la guerre dure. Elle serait de fait synonyme de conflit mondial : l'article 5 de l'Alliance stipule qu'une attaque contre un membre est une attaque contre tous ses membres.

L'adhésion de Kiev à l'Otan vue d'un mauvais œil par Moscou. Alors que la candidature de l'Ukraine pour intégrer l'Alliance transatlantique va être débattue du côté de Vilnius, en Lituanie, le Kremlin a averti qu'une adhésion de Kiev ne resterait pas sans réponse. "L'adhésion de l'Ukraine à l'Otan aura des conséquences très, très négatives sur l'ensemble de l'architecture de sécurité européenne", a mis en garde le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Elle constituera également une menace absolue pour notre pays, ce qui exigera une réaction claire et ferme de notre part."

Kiev ciblée par une attaque de drones avant le sommet de l'Otan. À quelques heures de l'ouverture du sommet de Vilnius, la Russie a mené une frappe de drone nocturne sur la capitale ukrainienne. "L'ennemi a attaqué Kiev depuis les airs pour la deuxième fois ce mois-ci", a indiqué l'administration militaire de Kiev sur son compte Telegram, soulignant que l'attaque a provoqué des dégâts mineurs. L'action a été conduite avec des drones de fabrication iranienne Shahed, a-t-elle ajouté, lancés probablement depuis la région russe de Krasnodar.

"Toutes les cibles aériennes détectées se déplaçant en direction de Kiev ont été détruites par les forces et les moyens de notre défense aérienne", a indiqué la même source sans en préciser le nombre.

Kiev affirme gagner du terrain

Sur le front, l'Ukraine continue son avancée à pas feutrés. L'armée ukrainienne dit avoir repris aux forces russes 14 km² dans l'est et le sud du pays, la semaine dernière. "Plus de 10 km² de terres ukrainiennes ont été libérés dans le sud de l'Ukraine la semaine dernière", a annoncé un de ses porte-paroles, Andriï Kovaliov, à la télévision ukrainienne, précisant que 4 km² ont également été libérés "dans le secteur de Bakhmout", dans l'est. Ces chiffres portent à 193 km² la surface totale reprise par Kiev depuis le lancement de son opération de reconquête début juin.

Kiev revendique des victoires autour de Bakhmout. Tandis que l'Ukraine poursuit sa contre-offensive "pas à pas", de l'aveu du président Volodymyr Zelensky, ses troupes ont affirmé s'être emparées de positions clés en hauteur autour celle qu'on surnomme "la forteresse" du Donbass. "Nos troupes ont pris le contrôle de hauteurs clés", a indiqué sur Telegram la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Selon elle, cela permet aux soldats ukrainiens de contrôler depuis plusieurs jours "les entrées, les sorties et les mouvements de l'ennemi dans la ville."

Guerre en Ukraine : au cœur de la contre-offensive avec les artilleursSource : TF1 Info

Vladimir Poutine a rencontré Evgueni Prigojine. Elle avait jusque-là été tenue secrète. Le 29 juin dernier, cinq jours après la rébellion avortée de Wagner, Vladimir Poutine a rencontré le chef du groupe paramilitaire, Evgueni Prigojine. La rencontre, qui a eu lieu au Kremlin, a duré "presque trois heures", a révélé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, précisant qu'elle avait impliqué 35 personnes, notamment "tous les commandants et les dirigeants" de la milice. "Le président a donné son appréciation des activités" des mercenaires de Wagner sur le front ukrainien, ainsi que "son appréciation des évènements du 24 juin".

Au cours de cette rencontre, Vladimir Poutine a "écouté les explications des commandants (de Wagner) et leur a proposé des (solutions) alternatives pour leur travail futur et leur emploi à des fins militaires", a encore dit Dmitri Peskov. "Les commandants (de Wagner) ont donné leur version des faits. Ils ont souligné qu'ils étaient des soutiens convaincus et des soldats du chef de l'État et commandant en chef (Vladimir Poutine) et ont affirmé qu'ils étaient prêts à continuer à combattre pour la patrie."

Le chef de l'état-major de l'armée russe réapparaît. Il n'avait plus été vu en public depuis la mutinerie avortée de Wagner, le 24 juin, qui le visait ainsi que le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Le chef de l'état-major de l'armée et commandant des opérations en Ukraine, Valeri Guerassimov, a fait sa première apparition dans une vidéo non datée, diffusée par le ministère de la Défense. Dans celle-ci, on le voit présider une réunion pendant laquelle il est informé d'une tentative de l'armée ukrainienne de procéder à des frappes de missiles en Russie et contre la Crimée.


Y.R. avec AFP

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