Le chef de cabinet du secrétaire général de l'Otan a estimé mercredi qu'une solution pour l'Ukraine pourrait être d'abandonner certains territoires en échange d'une rentrée dans l'Otan.Face à l'hostilité des dirigeants ukrainiens, l'officiel a ensuite rétropédalé.
Une proposition mal reçue. Lors d'une table ronde organisée en Norvège mardi 15 août, Stian Jenssen, chef de cabinet du secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré que tout accord de paix conclu devrait être acceptable pour l'Ukraine, mais que les membres de l'alliance discutaient de la manière de mettre fin à la guerre qui dure depuis 18 mois. "Je pense qu'une solution pourrait consister à ce que l'Ukraine cède des territoires et obtienne en échange l'adhésion à l'Otan", a proposé ce haut responsable, rapporte The Guardian. D'entrée, il a précisé qu'il ne faisait qu'émettre une idée et que "c'est à l'Ukraine de décider quand et à quelles conditions elle souhaite négocier", tout en rappelant que le bloc occidental restait pleinement impliqué derrière Kiev.
Cela revient à choisir délibérément la défaite de la démocratie, à encourager un criminel mondial
Mykhailo Podolyak
Mais les dirigeants ukrainiens n'ont que très peu goûté à cette sortie. "Échanger un territoire contre un parapluie de l'Otan ? C'est ridicule. Cela revient à choisir délibérément la défaite de la démocratie, à encourager un criminel mondial, à préserver le régime russe, à détruire le droit international et à transmettre la guerre à d'autres générations", a fustigé Mykhailo Podolyak, conseiller principal du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. "Si Poutine ne subit pas une défaite écrasante, si le régime politique russe ne change pas et si les criminels de guerre ne sont pas punis, la guerre reviendra certainement avec l'appétit de la Russie", a-t-il affirmé.
Pour éteindre le feu naissant, l'Otan a clarifié sa position mardi. "Nous continuerons à soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire et nous sommes déterminés à parvenir à une paix juste et durable. La position de l'alliance est claire et n'a pas changé", a souligné un porte-parole. L'auteur des propos polémiques, lui-même, a mis de l'eau dans son vin. "Je ne dis pas qu'il doit en être ainsi, mais ça pourrait être une solution possible", a-t-il indiqué. "Ma déclaration à ce sujet s'inscrivait dans le cadre d'une discussion plus large sur les scénarios possibles en Ukraine, et je n'aurais pas dû la formuler ainsi. C'était une erreur", conclut-il.