Kiev sous le feu russe, des enfants évacués des zones frontalières... Le point sur la situation en Ukraine

par Y.R. avec AFP
Publié le 1 juin 2023 à 8h25

Source : TF1 Info

Une nouvelle attaque aérienne sur Kiev, menée tôt jeudi 1er juin, a fait au moins trois morts, dont un enfant, selon les autorités ukrainiennes.
De l'autre côté de la ligne de front, la Russie a commencé l'évacuation de centaines d'enfants, le Kremlin jugeant la situation "alarmante".
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Kiev meurtrie et endeuillée. La Russie a lancé une offensive aérienne nocturne, jeudi 1er juin, semant à nouveau la terreur dans la capitale ukrainienne après une semaine de frappes répétées, à coups de missiles et drones explosifs. L'attaque, qui a commencé vers 3h du matin, a fait trois morts, dont un enfant, et blessé dix personnes, a indiqué l'administration militaire de Kiev. Le maire, Vitali Klitschko, a annoncé sur Telegram que "selon les premiers rapports des secouristes, trois morts (...) et quatre blessés ont été trouvés" dans le district de Desnyansky. Il s'agit de la 18e attaque menée par le Kremlin contre Kiev en un mois. Lundi 29 mai, une attaque diurne inhabituelle sur la ville avait déjà conduit la population à se mettre à l'abri.

Des enfants évacués de Russie. Moscou a commencé, mercredi 31 mai, l'évacuation des enfants de localités frontalières de l'Ukraine, intensivement bombardées depuis plusieurs jours, et où la situation est qualifiée d'"alarmante" par le Kremlin. "Aujourd'hui, un premier groupe de 300 enfants va être envoyé à Voronej", ville située à quelque 250 kilomètres au nord-est de Belgorod, a fait savoir le gouverneur, Viatcheslav Gladkov. Plus de 1000 autres enfants seront évacués vers d'autres provinces dans les prochains jours, a-t-il ajouté. Cette décision a été prise en raison de la situation qui se "détériore" dans la région, qui a subi quelque 260 tirs de mortier et d'artillerie dans la seule journée de mardi, toujours selon le représentant local.

Washington "n'encourage" pas les frappes en Russie. Les États-Unis ont débloqué une nouvelle tranche d'aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine, comprenant des missiles pour les systèmes de défense antiaérienne. Celle-ci porte à 37,6 milliards de dollars ce soutien à Kiev depuis l'invasion, le 24 février 2022. Washington a toutefois prévenu que les armes américaines ne devaient pas servir à frapper le sol russe. "Nous avons été très clairs avec les Ukrainiens en privé - et nous l'avons été publiquement : nous n'approuvons pas les attaques en Russie", a insisté le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. "Nous ne permettons pas les attaques en Russie et nous ne les encourageons pas."

Une région occupée par Moscou prise pour cible. Une attaque nocturne dans la région occupée de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a fait au moins cinq morts et 19 blessés, selon les autorités russes, qui ont pointé du doigt le rôle de Kiev. "Le bombardement du village de Karpaty (situé à 35 kilomètres à l'ouest de Lougansk, ndlr) par des groupes armés ukrainiens (...) a fait 24 victimes", a fait savoir sur Telegram le Centre de contrôle russe de la situation sécuritaire dans la région de Lougansk. La frappe, qui a touché un site d'élevage de volailles, a été menée, selon des informations préliminaires, par un lance-roquettes multiple HIMARS livré par les États-Unis à Kiev, a affirmé cette source. "L'ennemi a tiré quatre roquettes", a-t-elle précisé.

Poutine a "réveillé" l'Otan

Emmanuel Macron réclame "des garanties de sécurité" pour l'Ukraine. "Si nous voulons (…) peser face à la Russie, si nous voulons être crédibles vis-à-vis des Ukrainiens, nous devons donner à l'Ukraine les moyens d'empêcher toute nouvelle agression (russe) et l'inclure dans (une) architecture de sécurité crédible", a martelé le président français, Emmanuel Macron, lors d'un discours au Forum de sécurité régional Globsec de Bratislava. "C'est pourquoi je suis favorable, et ce sera l'objet des discussions collectives dans les prochaines semaines (...) de donner des garanties de sécurité tangibles et crédibles à l'Ukraine", a-t-il insisté. Les chefs d'État et de gouvernement de l'Otan doivent réaffirmer, les 11 et 12 juillet à Vilnius, leur soutien politique et militaire à Kiev, en proie depuis quinze mois à une offensive russe, qui inquiète aussi les pays voisins issus du glacis soviétique.

Vladimir Poutine a "réveillé" l'Otan "avec le pire des électrochocs". Emmanuel Macron, qui avait jugé en 2019 que l'Alliance transatlantique était en état de "mort cérébrale", a affirmé que le chef du Kremlin l'avait "réveillée avec le pire des électrochocs" en ordonnant l'invasion de l'Ukraine. "Il nous faut aujourd'hui aider l'Ukraine par tous les moyens pour mener une contre-offensive efficace", a affirmé le chef de l'État français, à l'occasion de son intervention à la tribune du Forum de sécurité régional Globsec de Bratislava. "C'est indispensable. C'est ce que nous sommes en train de faire. Nous devons l'intensifier car ce qui se joue dans les prochains mois, c'est la possibilité même d'une paix choisie et donc durable", a-t-il conclu. 

Emmanuel Macron veut "inclure" l'Ukraine dans l'OtanSource : Sujet JT LCI

Comment Taïwan espère ne pas être la prochaine Ukraine. Alors que Taipei est sur le qui-vive, après le vif regain de tensions avec la Chine, Kiev pourrait jouer un rôle indirect dans ce conflit. Selon l'ambassadrice de Taïwan aux États-Unis, Bi-khim Hsiao, "le succès de l'Ukraine à se défendre" contre l'invasion de la Russie est "important" pour dissuader la Chine d'envahir le petit État insulaire. "Repousser l'agression est le message clé qui aidera à dissuader toute considération ou erreur de calcul selon laquelle une invasion peut être menée de façon impunie, sans frais et de manière rapide", a-t-elle déclaré, rapporte le New York Times. "Nous devons veiller à ce que quiconque envisage la possibilité d'une invasion comprenne cela."

Le "dernier" navire de guerre ukrainien détruit ? La Russie a revendiqué la destruction d'un navire de débarquement, le "Iouri Olefirenko", présenté par Moscou comme le "dernier" bâtiment de guerre de la marine ukrainienne encore opérationnel. "Le 29 (mai), à la suite d'une frappe d'armes de haute précision des forces aérospatiales russes sur la zone d'amarrage de bateaux militaires dans le port d'Odessa, (...) le Iouri Olefirenko, a été détruit", a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Une information à laquelle n'a pas réagi, pour l'heure, la marine ukrainienne. Connu anciennement sous le nom de "Kirovograd", le navire a été renommé en 2016 en l'honneur d'un officier ukrainien tué en 2015 près de Marioupol.

Crise diplomatique entre Moscou et Berlin. L'Allemagne a annoncé la fermeture de quatre des cinq consulats russes présents sur son sol, en représailles aux restrictions imposées par le Kremlin à sa propre représentation diplomatique en Russie. Seuls le cinquième consulat et l'ambassade russe à Berlin pourront ainsi continuer à fonctionner. En réaction à la fermeture de ses consulats, Moscou a dénoncé une "provocation irréfléchie" et promis qu'il y aurait une "réponse". Le ministère russe des Affaires étrangères a fustigé dans un communiqué "une nouvelle mesure inamicale visant à détruire davantage les relations russo-allemandes". Il a accusé Berlin d'être responsable de "l'escalade constante" en "expulsant massivement" des diplomates russes "sous des prétextes farfelus", réduisant les effectifs des missions et retardant la délivrance des visas.


Y.R. avec AFP

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