Kiev visée par des drones, tentative d'"invasion" dans la région russe de Belgorod... Le point sur la situation en Ukraine

"Nouvelle vague de drones" sur Kiev. Des drones ont à nouveau ciblé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la capitale ukrainienne, sans toutefois faire de victimes, selon son maire Vitali Klitschko. "Explosions à Kiev, nouvelle vague de drones pendant une alerte aérienne dans tout le pays de 03h23 à 04h23 heure locale (2h23 à 3h23 en France), aucune victime n'a été signalée à ce stade", a-t-il annoncé sur Telegram. "Cette nuit, l'ennemi a utilisé 15 missiles de croisière et 18 drones d'attaque iraniens 'Shahed' pour des frappes - toutes ces cibles aériennes ont été détruites par nos défenseurs", a pour sa part déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook. La veille, Kiev avait connu une nouvelle attaque meurtrière : des missiles russes lancés tôt jeudi ont fait trois morts, dont un enfant, et 16 blessés, selon les autorités ukrainiennes.

Des drones ukrainiens abattus en Russie. Tôt vendredi, plusieurs drones ukrainiens ont été abattus par la défense aérienne russe près de Koursk, ville située à proximité de la frontière avec l'Ukraine, ont de leur côté accusé les autorités russes. Le gouverneur de la région, Roman Starovoyt a demandé aux habitants sur Telegram de "rester calmes". La région de Koursk a été, depuis février 2022, régulièrement bombardée par les forces ukrainiennes.

Tentative d'"invasion" à Belgorod. La veille, les autorités russes ont affirmé que les forces ukrainiennes avaient tenté d'"envahir" la région frontalière de Belgorod et procédé à des frappes nourries qui ont fait une dizaine de blessés, une attaque qu'elles affirment avoir repoussé. "Jusqu'à deux compagnies d'infanterie motorisée renforcées par des chars" ont tenté d'"envahir le territoire russe" vers 3h du matin jeudi (2h en France) a déclaré le ministère russe de la Défense, selon lequel l'assaut a été précédé par le "bombardement d'installations civiles". Intensivement bombardée depuis plusieurs jours, cette région russe a été le théâtre la semaine dernière d'une spectaculaire incursion d'hommes armés en provenance d'Ukraine.

Plusieurs villes de Belgorod visées. Le gouverneur de la région Viatcheslav Gladkov a de son côté signalé que la chute d'un drone sur la ville même de Belgorod avait fait deux blessés. Autre localité prise pour cible, selon les autorités russes, celle de Chebekino, 40.000 habitants, située à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, où plusieurs bâtiments ont été endommagés et douze personnes blessées. Le village de Novopetrovka aurait lui aussi été atteint par des frappes, faisant deux blessés. Face aux bombardements, les habitants fuient et sont accueillis dans des centres d'accueil provisoires. Le Kremlin a de son côté critiqué une absence de condamnation internationale de ces attaques. "Toujours pas un seul mot qui critiquerait ou condamnerait le régime de Kiev pour cela", a accusé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Volodymyr Zelensky réclame un soutien sans faille de l'Europe. Le président ukrainien a exhorté jeudi près de 50 dirigeants européens à renforcer leur soutien à l'Ukraine, lors d'un sommet inédit en Moldavie. "Chaque doute que nous manifestons est une tranchée que la Russie essaiera d'occuper", a-t-il martelé lors de cette deuxième réunion de la Communauté politique européenne (CPE), organisée à seulement 20 km de la frontière ukrainienne. Il en a profité pour plaider avec force en faveur de l'adhésion de son pays à l'Otan et à l'UE, une condition plus largement nécessaire selon lui pour "tous les pays européens qui ont une frontière avec la Russie et qui ne veulent pas que la Russie leur arrache une partie de leur territoire". 

Production de munitions. Les eurodéputés ont approuvé jeudi un projet de loi visant à augmenter la production de munitions dans l'Union européenne afin de reconstituer les réserves et d'accélérer les livraisons à l'Ukraine. Le texte a été largement adopté lors d'une mini-session plénière à Bruxelles. La Commission européenne avait présenté début mai ce plan doté de 500 millions d'euros pour renforcer la capacité de production de munitions de l'UE à un million d'obus par an.

Dialogue coupé avec Vladimir Poutine. Le président Emmanuel Macron a affirmé jeudi qu'il ne voyait pas, à ce stade, de "discussion utile" avec son homologue russe, tout en n'excluant pas des échanges à l'avenir. "Si l’occasion se présente, et en fonction du contenu, je ne l’exclus pas", a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse à l'issue du deuxième sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca, en Moldavie : "Si les questions de nucléaire civil et de la sécurité à (la centrale de) Zaporijia l'exigent ou s’il y a des avancées, des ouvertures qui le permettent et le justifient, je le ferai sans aucune hésitation".

Céréales ukrainiennes. L'ONU est "inquiète" du "ralentissement" de la mise en œuvre de l'accord permettant l'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire, a déclaré jeudi le porte-parole du secrétaire général, disant craindre "le spectre de l'inflation des prix alimentaires". Signé en juillet 2022 par la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations unies, cet accord a été une nouvelle fois renouvelé en mai seulement pour deux mois, jusqu'au 17 juillet, Moscou réclamant des garanties sur un autre accord concernant ses exportations, notamment d'engrais. En mai, 1,3 million de tonnes de céréales ont été exportées, "moins de la moitié que le mois précédent", a déploré Stéphane Dujarric, pointant le rôle de la Russie dans ce ralentissement.