Le président ukrainien a dénoncé ce mardi 12 avril des centaines de viols qui auraient été commis par les troupes de l’armée russe.Parmi les victimes, des mineures et de "tout petits enfants".Plusieurs ONG ont relevé des indices d'utilisation du viol comme "arme de guerre".
Boutcha, Borodianka, Irpin... En reprenant le contrôle des villes ukrainiennes des mains des Russes, les hommes de Volodymyr Zelensky ont découvert l'horreur : des dizaines de civils ligotés, exécutés les mains dans le dos, certains torturés dans un champ de ruines. Puis, très vite, les survivants ont parlé de cas de violences sexuelles.
Dans une adresse vidéo au parlement lituanien ce mardi 12 avril, le président ukrainien n'a pas pu cacher son effroi et a dénoncé "des centaines de cas de viol", constatés dans les zones occupées par l’armée de Vladimir Poutine, "y compris de jeunes filles mineures et de tout petits enfants".
Le viol, une arme de guerre
"Dans les zones libérées des occupants, l'enregistrement et l'enquête sur des crimes de guerre commis par la Russie se poursuivent. Presque quotidiennement, on retrouve de nouvelles fosses communes", a-t-il ajouté, déplorant "des milliers et des milliers de victimes. Des centaines de cas de tortures." Et ce ne serait que le début, prévient Volodymyr Zelensky : "On continue de retrouver des corps dans les canalisations et les caves", a-t-il poursuivi.
"Des centaines de cas de viol ont été enregistrés, y compris ceux de jeunes filles mineures et de tout petits en enfants. Même d'un bébé ! Cela fait peur rien que d’en parler", a lancé le président ukrainien, évoquant, sans entrer dans les détails, une vidéo envoyée par un parachutiste ou membre de services spéciaux russes. Dessus, on peut voir "ce qu'il fait à ce bébé, comment il le torture", lâche le chef d'État.
Le président lituanien Gitanas Nauseda a réagi avec émotion à ces paroles. "Il est tout simplement impossible d'imaginer de plus grandes horreurs : le président Zelensky a parlé aujourd'hui d'un bébé violé", a-t-il indiqué.
Face aux députés, Volodymyr Zelensky a déploré, par ailleurs, que "certains pays de l'UE n'osent toujours pas décider quand ils vont ne serait-ce que limiter les achats d'hydrocarbures russes", en dépit des "meurtres massifs à Boutcha, des déportations des populations" et de la "destruction préméditée de villes pacifiques par des missiles et des bombes russes".
Des témoignages rapportés par les médias corroborent les craintes d'ONG, qui relèvent des indices d'utilisation du viol comme "arme de guerre". Une Ukrainienne a notamment raconté à l'AFP avoir été violée par deux soldats russes après qu'ils ont appris qu'elle était l'épouse d'un militaire ukrainien.
De son côté, Vladimir Poutine continue de nier les exactions commises par ses hommes. Ce mardi, en conférence de presse, il a encore qualifié le massacre de Boutcha de "fake", comparant les accusations des Occidentaux à celles concernant l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad en Syrie.