Guerre en Ukraine : zoom sur le drone naval, utilisé en Crimée par les forces de Kiev

Publié le 24 avril 2023 à 15h49, mis à jour le 25 avril 2023 à 9h10

Source : TF1 Info

Les autorités russes ont annoncé lundi 24 avril avoir repoussé un raid ukrainien avec des drones navals de surface contre le port de Sébastopol.
L'utilisation de ces embarcations qui opèrent à la surface de l’eau, sans équipage, a été documenté pour la première fois en septembre dernier.

Les autorités russes ont annoncé, ce lundi 24 avril, avoir repoussé un raid contre le port de Sébastopol en Crimée (annexée par la Russie en 2014), quartier général de sa flotte en mer Noire. "Un drone de surface (naval) a été détruit par les forces anti-sabotage, le deuxième (drone) a explosé tout seul", indique sur Telegram le gouverneur de Sébastopol, nommé par la Russie, Mikhaïl Razvojaïev, précisant que l'attaque avait été repoussée dans une rade à l'extérieur du port et qu'"aucune infrastructure" n'avait été endommagée. L’utilisation de ces embarcations chargées en explosifs et opérant à la surface de l’eau, contrôlées à distance depuis un navire ou depuis la terre, est totalement inédite dans la bataille navale.

Les experts militaires ont découvert l’existence de ce mystérieux drone naval "kamikaze" de fabrication ukrainienne en septembre dernier, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’images montrant un exemplaire échoué sur une plage de Crimée, à deux pas de la base de Sébastopol. Puis, à la fin du mois d’octobre, les observateurs ont pu enfin le voir en action, via des images de l’attaque diffusées sur les réseaux sociaux par le journaliste ukrainien Andriy Tsaplien, après un raid mené contre des bâtiments russes en mer Noire par un escadron de sept drones naval "kamikazes" de l’armée ukrainienne lancés depuis la côte près d’Odessa, avec l’appui de huit drones aériens.

En analysant les images, des spécialistes ont pu dresser l’inventaire des équipements qui composent ce drone de fabrication artisanale, fruit de l’ingéniosité de l’armée ukrainienne, connue maitriser le système D. L'embarcation, un canoë en aluminium raccourci à l'arrière, est équipé de détonateurs à l'avant. L'engin serait propulsé électriquement via un moteur du fabricant canadien Sea-Doo, selon l'US Naval Institute news. Pour se diriger, il utiliserait un télémètre laser - qui mesure la distance qui le sépare de sa cible - et une caméra électro-optique, qui transmet des images en haute définition et en temps réel à l'opérateur. Enfin, une antenne satellite ressemblant à celle de Starlink trône à l'arrière de l'embarcation.


Matthieu DELACHARLERY

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