Lors de son déplacement à Kiev, ce jeudi 16 juin, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait livrer "six Caesar additionnels" à l'Ukraine.Douze de ces canons, réputés pour leur grande précision, ont déjà été réceptionnés par Kiev.
Six et douze qui font dix-huit. En visite à Kiev, ce jeudi 16 juin, pour la première fois depuis le début de l'invasion russe, Emmanuel Macron n'est pas venu les mains vide. Face à la presse, le chef d'État en a profité pour annoncer la livraison de nouveaux canons Caesar à son homologue ukrainien qui, depuis plusieurs semaines, multiplie les appels à l'aide. Ce choix, salué par Volodymyr Zelensky, répond à "une nécessité immédiate de survie des Ukrainiens face aux Russes", justifie-t-on au ministère des Armées françaises, précisant que ceux-ci étaient prélevés sur "les réserves de l'armée de Terre".
Jusqu’au retour de la paix dans une Ukraine libre et indépendante, autant qu’il le faudra, nous resterons mobilisés. Soutien humanitaire, économique et militaire pour permettre aux soldats ukrainiens de faire la différence sur le terrain face aux attaques de l’armée russe. pic.twitter.com/TGRSdUU1ii — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 16, 2022
Réputé pour sa précision et son efficacité, le canon Caesar est l'une des pièces majeures de l'artillerie française. Et de ce fait, il est très prisé par les autorités de Kiev qui l'utilisent notamment dans le Donbass, acculé par les forces russes. Produit à Bourges par le groupe industriel français Nexter, l'arme est une monstrueuse bouche à feu de 155 mm montée sur un camion capable de tirer six coups par minute et pouvant viser une cible jusqu'à 40 km. Si les Ukrainiens les utilisent par "six, ça fait 36 obus à la minute, ça ralentit un peu le belligérant", ajoutait mi-mai, à l'AFP, le directeur du site Laurent Monzauge.
Un atout de poids pour l'armée ukrainienne, qui ne disposait, avant la guerre, que de vieux systèmes non-mobiles. Grâce à cette arme, "nous gagnons beaucoup de temps, de sorte que l'ennemi ne peut pas nous attaquer ni riposter rapidement", s'est d'ailleurs félicité un des commandants ukrainiens. Avec son équipe, il peut changer la position du canon embarqué sur un camion en quelques secondes pour éviter tout tir de réplique.
Il faut au moins "18 mois" pour fabriquer un canon Caesar
Toutefois, il faut être patient avant d'en détenir un. Pour fabriquer un de ces canons de 155 mm, "il faut en moyenne neuf mois", indiquait Laurent Monzauge. Le système Caesar complet, avec son camion, "c'est plutôt 18 mois, et en ce moment, ça peut être plus long" en raison des difficultés d'approvisionnement des matières premières, concédait, à l'AFP, le directeur des affaires institutionnelles de Nexter, Alexandre Dupuy. Le canon est composé au total de 500 pièces, pour un poids de 18 tonnes. Son prix, lui, est estimé "à 5 millions d'euros l'unité", selon le directeur des ventes du groupe, Alexandre Dupuy, à l'Express.
Pour l'instant, côté ukrainien, le bilan pour les Caesar français s'établit à une centaine de cibles russes détruites, et notamment des postes de commandement, des camps retranchés, des pièces d'artillerie, des chars et des véhicules blindés.
Au début du conflit, l'armée de la terre française disposait de 76 Caesar. L'engin, du fait de ses grandes qualités, a par ailleurs été vendu à près de 300 exemplaires à sept pays (Arabie saoudite, Danemark, Indonésie, Thaïlande, République tchèque, Maroc et Belgique). Dernière en date, la Lituanie a signé une lettre d'intention en vue d'acquérir 18 de ces canons.
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TF1 Info