Guerre en Ukraine : un père russe, condamné à deux ans de prison après le dessin de sa fillette, est en fuite

par F.Se
Publié le 28 mars 2023 à 16h13

Source : JT 13h WE

Une fillette russe de 13 ans avait réalisé un dessin dénonçant la guerre en Ukraine.
La directrice de l'école a aussitôt prévenu les autorités, et l'enfant a été séparée de son père.
L'homme, condamné à deux ans de prison, s'était déjà vu retirer la garde de sa fille. Il est actuellement en fuite.

Deux ans de prison et séparé de sa fille à cause d'un dessin. C'est la sentence dont a écopé un père russe, accusé d'avoir critiqué l'offensive en Ukraine et qui s'est vu retirer la garde de son enfant. Le cas d'Alexeï Moskaliov, 54 ans, a suscité une vague d'indignation en Russie et symbolise l'ampleur de la répression impitoyable des personnes osant critiquer l'offensive lancée par le Kremlin contre l'Ukraine. 

Chef d'accusation : avoir "discrédité l'armée"

Un procureur d'Efrémov, une petite ville d'un peu moins de 40.000 habitants, située à 300 km au sud de Moscou, avait requis plus tôt dans la journée deux ans de prison contre ce père de famille, qui est accusé d'avoir "discrédité l'armée", selon son avocat. Cette décision est "clairement dure", a ajouté Vladimir Bilienko, ajoutant que son client avait plaidé "non-coupable".

Les ennuis de M. Moskaliov ont débuté après que sa fille, Maria Moskaliova, âgée de 13 ans et qu'il élève seul, a fait un dessin au collège montrant des missiles se dirigeant vers une femme et un enfant avec un drapeau ukrainien - que l'on peut voir dans le tweet ci-dessus. Dans un contexte de chasse aux critiques de l'offensive en Ukraine, la directrice de l'école a immédiatement alerté la police. Lors de leur enquête sur le père de la fillette, les autorités disent avoir trouvé des publications en ligne critiquant l'opération en Ukraine, dont il serait l'auteur. Avant de prendre la fuite, l'homme était assigné à résidence depuis le 1er mars dernier, tandis que sa fille avait été placée dans un foyer et privée de tout contact avec son père. 

Signe de l'indignation suscitée par cette procédure, une pétition a été lancée pour demander le retour de l'enfant chez son père, même si les protestataires sont obligés de faire profil bas publiquement. 

Même le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes combattent en Ukraine, a apporté son soutien à Maria et critiqué l'intransigeance des autorités locales. Peu après le lancement de son offensive en Ukraine en février 2022, la Russie a introduit une série de sanctions pénales pour réprimer toute forme de critique à l'égard de l'armée. De simples citoyens, comme des figures connues de l'opposition, ont été arrêtés, certains ayant déjà été jugés et condamnés pour leurs critiques ou leurs protestations. 


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