Contre-offensive en préparation à Bakhmout, "apocalypse nucléaire"... Le point sur la situation en Ukraine

par Y.R. avec AFP
Publié le 24 mars 2023 à 8h50

Source : TF1 Info

L'armée ukrainienne a assuré, jeudi 23 mars, observer un "épuisement" des forces russes à Bakhmout, où se concentre l'essentiel des combats.
Face aux livraisons d'armes de l'Occident, Moscou a mis en garde sur les risques d'une éventuelle "apocalypse nucléaire".
Les faits marquants de ces dernières 24 heures.

Kiev veut "tirer profit" de la fatigue russe. À Bakhmout, épicentre des combats depuis de longs mois dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes, avec le groupe paramilitaire Wagner en première ligne, ont subi d'importantes pertes, l'armée ukrainienne a indiqué, jeudi 23 mars, vouloir profiter de la situation "très bientôt". "L'agresseur ne désespère pas de prendre Bakhmout à tout prix, malgré les pertes en hommes et en matériel", a indiqué sur Telegram le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. Les troupes russes mobilisées en masse à et autour de Bakhmout "perdent une force considérable et s'épuisent", a-t-il assuré, citant de précédentes victoires militaires ukrainiennes.

Un retrait russe annoncé... par erreur. L'armée ukrainienne a reconnu s'être trompée en annonçant un retrait des forces russes de la ville de Nova Kakhovka, ville de 45.000 habitants avant la guerre à l'est de Kherson. "Les occupants se trouvent encore temporairement à Nova Kakhovka. L'information sur le supposé retrait de l'ennemi de cette localité a été rendue publique à la suite d'une utilisation incorrecte des données disponibles", a indiqué l'état-major ukrainien sur Telegram. La fausse annonce a aussi immédiatement été démentie par l'occupation russe dans cette région, dont Moscou a revendiqué l'annexion. "Je déclare officiellement que tout le personnel militaire russe à Nova Kakhovka, ainsi que dans d'autres endroits sur la rive gauche du Dniepr, reste sur ses positions", a écrit sur Telegram Vladimir Saldo, un responsable prorusse local.

Kiev sollicite encore ses alliés

Volodymyr Zelensky continue son tour de l'Ukraine. Au lendemain de sa visite sur le front près de Bakhmout, puis à Kharkiv, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est rendu dans la région de Kherson, partiellement occupée par la Russie. Il est notamment allé à Possad-Pokrovské, une localité qui a subi d'importantes destructions et a été aux mains de l'armée russe jusqu'à son retrait à l'automne 2022. Dans le cadre de ce séjour axé sur la reconstruction de la région, il a aussi visité une station électrique endommagée pendant la vague de frappes russes tout au long de l'hiver.

Kiev veut toujours plus de missiles et d'avions. De retour de la région de Kherson, où il était en déplacement, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a remercié les Européens, réunis à Bruxelles, pour leur aide militaire. Il a toutefois averti que les retards sur la fourniture de missiles à longue portée et d'avions de combat risquaient de prolonger la guerre. "Nous ne pouvons pas retarder le transfert à nos soldats des armes qui peuvent protéger les Ukrainiens de la terreur. Il s'agit tout d'abord des armes à longue portée", a-t-il déclaré, selon une vidéo diffusée sur son compte Telegram. "Nous avons besoin d'avions plus modernes" que les MiG déjà envoyés à Kiev. Le chef d'État ukrainien a en outre demandé l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie, des avancées sur l'adhésion de son pays à l'UE et des progrès sur son plan de paix.

La Slovaquie et la Finlande livrent Kiev en armes. Les quatre premiers chasseurs MiG-29 slovaques ont été fournis à l'Ukraine, a annoncé une porte-parole du ministère slovaque de la Défense, Martina Kakascikova. Les neuf autres appareils promis seront livrés "dans les prochaines semaines", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Par ailleurs, Helsinki a annoncé  l'envoi de trois chars de déminage Leopard 2 à l'Ukraine, en plus des trois précédemment envoyés. Les chars, équipés de mitrailleuses à la place du canon habituel, sont conçus pour neutraliser les mines et autres engins explosifs.

Vers des frontières redessinées pour l'Ukraine ? Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a entrouvert la porte à de possibles négociations sur les contours de l'Ukraine, tout en réitérant qu'il appartiendra aux Ukrainiens d'en décider. S'exprimant devant une commission parlementaire à Washington, il a réaffirmé que toute paix éventuelle avec la Russie devra être "juste et durable", c'est-à-dire qui respecte l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, mais "comment cela est défini précisément sur le terrain, nous attendons des Ukrainiens qu'ils nous le disent". Le secrétaire d'État américain a ainsi semblé entériner le fait que les Ukrainiens auraient du mal à récupérer tous les territoires annexés, en particulier la Crimée. "Je pense qu'il va y avoir des territoires en Ukraine pour lesquels les Ukrainiens seront déterminés à se battre sur le terrain, et peut-être des territoires qu'ils décideront qu'ils devront tenter de récupérer par d'autres moyens", a-t-il expliqué. 

Moscou a "déporté 16.200 enfants". L'UE va organiser en partenariat avec Varsovie et Kiev une conférence afin d'aider à la localisation des enfants enlevés en Ukraine par la Russie et à leur retour dans leur pays. "C'est un rappel horrible des périodes les plus sombres de notre histoire, les déportations d'enfants qui se passent là-bas. C'est un crime de guerre", s'est émue la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue d'un sommet à Bruxelles. "Nous savons que 16.200 enfants ont été déportés, seulement 300 sont revenus depuis", a-t-elle poursuivi lors d'un point presse, ajoutant que "ces actions criminelles justifient complètement les mandats d'arrêt émis" par la CPI, le 17 mars, contre le président Vladimir Poutine et la commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, pour "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.

Les nouvelles menaces de Dmitri Medvedev

Arrêter Vladimir Poutine serait "une déclaration de guerre". Alors que le chef du Kremlin est visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Dmitri Medvedev a mis en garde tout pays qui oserait l'appliquer. "Imaginez que la situation se produise réellement. Par exemple, un président en exercice d'une puissance nucléaire vient en Allemagne et est arrêté. De quoi s'agit-il ? D'une déclaration de guerre à la Fédération de Russie", a affirmé l'actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe. Si cela se produit, alors "toutes nos capacités, missiles et autres, s'abattront sur le Bundestag, le bureau du chancelier et ainsi de suite." 

Dmitri Medvedev agite la menace d'une "apocalypse nucléaire". "La menace d'un conflit nucléaire est-elle passée ? Non, elle n'est pas passée. Elle a augmenté", a déclaré l'ancien président russe, Dmitri Medvedev, dans une interview dont des extraits ont été diffusés sur sa chaîne Telegram. "Chaque jour où des armes étrangères sont livrées à l'Ukraine rapproche finalement cette même apocalypse nucléaire...", a-t-il lancé. "J'ai le sentiment que jusqu'à un certain moment, ils (les Occidentaux, ndlr) n'ont pas cru et n'ont pas vu l'étendue de la détermination de la Russie, ni celle de son président ou du commandant suprême, à faire ce que nous avons fait. Et ils ont mal calculé", a poursuivi ce très proche collaborateur de Vladimir Poutine. 

Mandat d'arrêt international : que risque Vladimir Poutine ?Source : JT 13h WE

Toujours pas de Russes et Biélorusses en athlétisme. À moins d'un an et demi des Jeux olympiques de Paris 2024, le débat enfle sur la réintégration des athlètes russes et biélorusses dans le sport mondial. Alors que l'escrime se déchire depuis l'annonce de leur retour prochain dans les tournois mondiaux, World Athletics, la Fédération internationale d'athlétisme, a confirmé leur exclusion. Ils resteront "exclus" des compétitions internationales d'athlétisme dans un "futur proche" en raison de l'invasion russe en Ukraine, a indiqué le président Sebastian Coe, représentant du sport olympique numéro 1. Sur un autre volet, il a été décidé de réintégrer la Fédération russe d'athlétisme, qui était suspendue suite à un vaste scandale de dopage depuis plus de 7 ans. Dans l'immédiat, cela ne change rien concernant la participation immédiate des athlètes russes.


Y.R. avec AFP

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