Vers un accord sur la livraison de chars lourds, réponse de la Russie... Le point sur la situation en Ukraine

par Felicia SIDERIS avec AFP
Publié le 25 janvier 2023 à 8h07, mis à jour le 25 janvier 2023 à 13h40

Source : JT 20h Semaine

Berlin et Washington seraient sur le point d'annoncer l'envoi de chars lourds à Kiev.
Une livraison qui représenterait "une nouvelle provocation" pour Moscou.
Retour sur les faits marquants des 24 dernières heures.

Le conflit est entré dans son onzième mois de guerre. Et s'accompagne de nouveaux besoins pour Kiev. Après plusieurs semaines de pression, l'Ukraine pourrait bientôt avoir gain de cause dans le dossier des livraisons de chars lourds de la part de l'Occident. Au-delà du seul sujet des chars Leopard, l'Ukraine pourrait aussi recevoir de nouveaux engins américains afin de contrer l'armée russe. Un soutien conséquent, qui a poussé le chef de la diplomatie russe à Washington à réagir en évoquant une "provocation" à l'encontre de Moscou. 

Vers de nouveaux chars pour Kiev

Sous pression, l'Allemagne prend une décision. Les pays ayant acheté des chars Leopard 2 à l'Allemagne doivent nécessairement obtenir l'autorisation de Berlin pour les réexporter. La Pologne, qui veut créer une "coalition de pays soutenant l'Ukraine avec des chars Leopard 2", avait donc officiellement envoyé mardi à Berlin une requête en ce sens. Un porte-parole du gouvernement allemand avait alors promis d'y répondre "avec l'urgence requise". Le Premier ministre polonais avait toutefois regretté que "les Allemands tardent, tergiversent, agissent d'une manière difficile à comprendre". Berlin était également sous la pression de Kiev. Ce mardi 24 janvier au soir encore, Volodymyr Zelensky avait demandé à ce que "les discussions se finissent par des décisions". "Les alliés ont le nombre requis de tanks" nécessaires à l'armée ukrainienne pour renverser les troupes de Moscou, avait déclaré le président ukrainien dans son allocution quotidienne.

Un dossier qui pourrait bientôt être clos. Le chancelier allemand, qui s'exprimera ce mercredi devant le Parlement allemand, devrait donner son feu vert aux pays qui souhaitent livrer à Kiev ces chars de fabrication allemande. 

Washington emboîte le pas à Berlin. Après l'Allemagne qui envisage de donner son feu vert et le Royaume-Uni qui a d'ores et déjà annoncé la livraison de 14 chars lourds Challenger 2, les États-Unis devraient, eux aussi, réaliser de nouvelles livraisons. Un mois après la rencontre entre Zelensky et Biden, des responsables américains cités par le Wall Street Journal affirment que Washington songe à livrer à Kiev des chars d'assaut Abrams M1, ce qu'ils refusaient jusqu'à présent de faire, évoquant des problèmes de maintenance et de formation.

Une "provocation" pour Moscou. Moscou ne voit pas d'un bon œil les livraisons de chars lourds à Kiev, qu'il s'agisse d'engins allemands, américains ou britanniques. "De telles livraisons n'apporteront rien de bon" aux relations russo-allemandes, a par exemple réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Quant à l'ambassadeur russe à Washington, il a averti que si "les États-Unis décident de livrer des chars, il sera impossible de justifier un tel acte par des arguments liés aux armes défensives". "Il s'agirait d'une nouvelle provocation flagrante à l'encontre de la Fédération de Russie", a prévenu Anatoly Antonov.

Zelensky fait le ménage au sommet du pouvoir

15 hauts fonctionnaires limogés. Si, dans son allocution quotidienne, Volodymyr Zelensky a évidemment évoqué le sujet des chars lourds, devenus nécessaires pour l'Ukraine afin de contrer une possible nouvelle offensive russe de grande ampleur au printemps, le président ukrainien a aussi réagi au scandale de corruption qui émaille le pays. Quatre vice-ministres, dont celui de la Défense, ainsi que plusieurs gouverneurs et autres responsables ont dû quitter leur poste mardi dans la foulée d'une affaire de corruption concernant des approvisionnements de l'armée.

Des limogeages "nécessaires" pour avoir "un État fort", a lancé le président en réaction à cette affaire, la première de cette ampleur depuis le début du conflit. D'autres limogeages avaient déjà récemment eu lieu en Ukraine, qui était classée à la 122e place sur 180 sur l'indice de perception de la corruption de l'ONG Transparency International en 2021.


Felicia SIDERIS avec AFP

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