Guerre en Ukraine : un oligarque russe meurt à Antibes, après une chute dans les escaliers

L'oligarque russe est mort le 9 décembre dernier, mais l'information n'a filtré que ce week-end, via l'agence de presse Baza, une chaîne Telegram réputée proche du Kremlin. Magnat de l'immobilier, Dmitry Zelenov avait fait fortune dans les années 1990, avec la construction des premiers immeubles de luxe à Moscou. On lui prête des positions critiques sur l'invasion russe de l'Ukraine, et sa mort soudaine vient s'ajouter à celles d'une dizaine d'autres oligarques depuis le début de l'opération en février dernier.

Le parquet de Grasse a confirmé l'information auprès de Nice-Matin ce dimanche : âgé de 50 ans, le citoyen russe Dmitry Zelenov, en visite chez des amis à Antibes (Alpes-Maritimes) le 9 décembre dernier, aurait fait une chute dans les escaliers, et serait mort le lendemain à l'hôpital Pasteur de Nice. L'agence russe Baza, réputée proche du Kremlin, ajoute que l'oligarque aurait d'abord ressenti un malaise, avant sa chute fatale, et que l'homme avait récemment subi une opération chirurgicale pour soigner des problèmes cardiaques.

Diplômé de l'Université d'État de Moscou, puis de celle de Stony Brook à New York, au début des années 1990, Zelenov commence sa carrière dans la finance, selon le magazine spécialisé Forbes. Fondateur de la société d'immobilier Don-Stroy en 1994, il est à l'origine de la construction des premières tours résidentielles de luxe de Moscou, comme le Palais du Triomphe en 2006, un bâtiment de 57 étages qui fut un temps le plus haut d'Europe dans sa catégorie. Dmitry Zelenov fait alors partie des jeunes loups du milieu des affaires russes, favorisés par le régime, avant d'être freiné par la crise financière de 2008, qui lui aurait infligé de lourdes pertes.

Si certaines sources attestent que Dmitry Zelenov s'était déclaré contre la guerre en Ukraine, déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février dernier, la teneur de ses critiques n'est pas précisée. La mort soudaine de cet oligarque russe vient cependant s'ajouter à plus d'une dizaine d'autres depuis le début du conflit. Plusieurs se seraient "suicidés", l'un d'entre eux est "tombé d'une fenêtre", un autre a été empoisonné... Des morts soudaines et la plupart du temps violentes, qui font porter le soupçon sur le FSB, le service de sécurité russe qui a succédé au KGB, fort d'un passif riche en assassinats politiques.