Ukraine : un rescapé des camps de concentration de 96 ans tué par une frappe russe

L. C.
Publié le 21 mars 2022 à 18h32

Source : Sujet JT LCI

Boris Romantschenko avait été déporté comme travailleur forcé en Allemagne en 1942, à l'âge de 16 ans.
C'est après une tentative d'évasion qu'il avait été envoyé au camp de Buchenwald, dans le centre de l'Allemagne, en 1943.
À 96 ans, il a été tué ce vendredi par une frappe russe, dans la ville de Kharkiv, en Ukraine.

Il avait survécu aux camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. À 96 ans, Boris Romantschenko a été tué dans le bombardement de l'immeuble, où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a indiqué lundi la Fondation allemande des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora.

"Une frappe a touché l'immeuble de plusieurs étages dans lequel il vivait. Son appartement a brûlé", décrit dans un communiqué la Fondation qui fait part de son "horreur" et "pleure la perte d'un ami proche". L'ancien prisonnier de Buchenwald et vice-président du Comité international Buchenwald-Dora pour l'Ukraine est mort vendredi, ajoute l'organisation, qui précise avoir été informée de son décès par sa petite-fille.

Au 8e étage de son immeuble

Boris Romantschenko avait été déporté en Allemagne en 1942, à l'âge de 16 ans. C'est après une tentative d'évasion qu'il a été envoyé au camp de Buchenwald, dans le centre de l'Allemagne, en 1943. Il a ensuite été interné à Peenemünde, Mittelbau-Dora et Bergen-Belsen, précise la Fondation. Avant de rentrer en Ukraine, il avait toutefois dû servir plusieurs années dans l'armée soviétique stationnée en Allemagne de l'Est, selon l'association caritative Maximilian Kolbe, engagée dans le soutien matériel et psychologique aux anciens prisonniers des camps nazis.

Depuis le début de l'offensive russe, Boris Romantschenko était malade et ne pouvait quasiment plus quitter l'appartement, où il vivait seul, au huitième étage d'un immeuble de Kharkiv.

"C'est ce qu'ils appellent "dénazifier""

"La mort horrible de Boris Romantschenko montre à quel point la guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration", souligne la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora qui estime à environ 42.000 le nombre de rescapés des persécutions nazies vivant actuellement en Ukraine.

Pour justifier l'invasion de l'Ukraine, Vladimir Poutine ne cesse de mettre en avant la nécessité de "dénazifier" le pays, une référence à la Seconde Guerre mondiale dénoncé notamment par les historiens. Ce début de semaine, le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a évoqué dans un message sur Telegram la mort du rescapé ukrainien, "mort en 2022 d'un missile russe dans son propre appartement à Kharkiv. C'est ce qu'ils appellent "l'opération de dénazification"", plante-t-il.


L. C.

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